ANIMADVERSION, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Fin
xiies. « attention de l'esprit » (Trad.
Dialogue de Saint Grégoire, éd. Foerster, 216, 18 ds T.-L. : Quant sodainement cele regardanz amont vit Jhesum venant, et par grande
animadversion [cum magna animadversione] comenzat az estanz environ a crieir disanz : Aleiz vos de ci, aleiz vos de ci, Jhesus vient), attest. isolée, sens relevé par
Fur. 1690;
Trév. 1704 note que ce mot ,,n'est point du tout en usage en ce ... sens``;
2. 1580 dr. « blâme général, censure judiciaire » (
Montaigne, 1. III, ch. IX, p. 111 ds
Gdf. Compl. : La justice a cognoissance et
animadversion aussi sur ceulx qui chaument); 1823 gén. « improbation » (
Chateaubriand,
Opinions et discours ds
Dict. hist. Ac. fr. t. 3, p. 243);
3. 1690 philol. (
Fur.).
Empr. au lat.
animadversio composé de
anima « esprit » et du rad.
vers- de
vertere « tourner » d'où « attention de l'esprit » (
Cicéron,
Off., 1, 103 ds
TLL s.v., 75, 58), puis « blâme, châtiment » (
Id.,
Orat., 195,
ibid., 75, 74).
Bl.-W.5note que le sens moderne d'« improbation » semble dû à une interférence dans l'esprit du locuteur, de
animadversio avec
adversus « contre »; ce sens pourrait cependant n'être qu'une ext. du sens 2 à la lang. commune.