ANDAIN, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − [844 lat. médiév.
andainus (
Cartulaire de Chartres ds
FEW t. 1, p. 85); début
xiieid. (
Cartulaire de l'Abbaye de Saint Père de Chartres, éd. B. Guérard, 1840, t. 2, p. 583, LXXXVI)];
1. fin
xiies. « enjambée, pas (mesure) » (
Renaut de Montauban, p. 233, Michelant ds
Gdf. : Si vos tenes ensamble, le petit pas serré, Que li .I. ne past l'autre .I.
andains mesuré); 1845 (
Besch. :
Andain. Enjambée, pas);
cf. pic., mes.,
andan (
J. Picoche,
Un Vocab. Picard d'autrefois, A 16);
2. 1208
andaigs « étendue de pré large comme un coup de faux » (
Cart. de Montiéramey, p. 247, ap. Lalore ds
Gdf. Compl.); 1335
undains Compte de Odart de Laigny, Arch. KK 3a, f
o254 v
ods
Gdf. : Du prouffit des
undains que madame a tout entour l'ille;
3. fin
xvie-début
xviies.
endains « rangée d'herbe laissée le long d'un espace fait par le faucheur » (
Perrin,
Poés., f
o63 v
o,
ibid. : [...] L'herbe par les vallons en beaux
endains versee [...]), et
andain «
id. » (
Chassignet,
Ps., XIX ds
Gdf. Compl.).
L'hyp. la plus vraisemblable est celle d'un étymon *
ambitanus dér. du lat.
ambitus attesté au sens de « mouvement circulaire » dep. Varro (
Ling., 5, 153 ds
TLL s.v., 1858, 19).
Ambitus désigne ds Paulus Festus un chemin circulaire d'environ un pas de large (p. 5,
ibid., 1858, 79 : ambitus proprie dicitur circuitus aedificiorum patens in latitudinem pedes duos et semissem, in longitudinem idem quod aedificium) d'où il apparaît que le dér. *
ambitanus a pu, dans la terminologie agraire, désigner l'espace parcouru par le paysan lorsqu'il avance en travaillant − la longueur d'un pas − puis l'étendue de pré que l'on fauche d'un coup de faux puis la surface de pré de cette même largeur s'étendant sur toute la longueur du champ (
A. Horning,
Lat. Ambitus im Romanischen ds
Z. rom. Philol., t. 29, pp. 513-551;
Romania, t. 35, p. 323;
FEW t. 1
s.v. ambitus;
REW3, n
o410). L'ext. faite par Malkiel (
The Romance word family of Latin ambāgō, Word, 1947, t. 3, pp. 59-72) au fr.
andain de l'explication par *
andagine (altération du lat.
ambagine d'apr. l'esp.
andar) de l'esp.
andén « galerie, balustrade, chemin de ronde... chemin de halage », n'est pas justifiée et ne peut expliquer le sens de « pas ». Pour la même raison, l'étymon lat.
indaginem, de
indagare « suivre à la trace » (G. Paris ds
Romania, t. 19, pp. 449-55 [1890]), bien que satisfaisante du point de vue phonét., ne semble pas à retenir. L'hyp. d'une orig. celtique *
ande-dalgin (
EWFS2) ne semble pas reposer sur des arguments solides.