ANCIEN, IENNE, adj. et subst.
Étymol. ET HIST. − Mil.
xies.
tens ancienor, génit. plur., interprété comme compar.-superl. « temps reculé » (
Alexis, éd. Paris et Pannier, 1 a ds T.-L. : Bons fut li siecles al
tens ancienor); 1174 « âgé (d'une pers.) » (
G. de Pont-Ste-Maxence,
Vie de St Thomas, éd. Hippeau, 4422,
ibid. : Les plus vieux chevaliers fetes dunc assembler Et les plus
anciené [lire
anciiens]); 1160-1190 (
Marie de France,
Lais Eliduc, éd. Warnke, 93,
ibid. : Vielz huem et
ancïens esteit).
Du lat. vulg. *
antianu (dér. de
ante « avant ») par un développement demi-sav. prob. dû au sentiment que les clercs avaient de la formation du mot : dans l'a. fr.
anciien, le premier
i représente la prétonique interne, le second, le premier élément du groupe
ye provenant de la diphtongaison du
a lat. au contact de la voyelle palatale. Le groupe
-i/y- se réduit à
-y- au cours du
xiiies. (
Fouché, p. 499; voir aussi Schuchardt ds
Z. rom. Philol., t. 15, p. 240 et Thomas ds
Romania, t. 28, pp. 170-171). L'argument phonét. développé par
EWFS2contre cette hyp. est sans obj. Le lat. *
antianu, ne semble pas attesté antérieurement à l'apparition du mot en fr. (
Mittellat. W., Nierm., Du Cange).