AMÉNAGER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1. fin
xiies. « héberger, loger » (
Jourdain de Blaye, ms. Ars. 3144, f
o164 r
ods
Gdf. : Qu'a Gadres avera son ost
amanagiet Et devant le citet son pavillon dreciet). − 1587 pronom. « s'établir dans une maison » (
La Noue,
Disc. polit. et milit. ds
Hug.);
2. 1312 inf. substantivé « bois de construction » (
Richart,
Cart. de St-Jean-en-l'entrée d'Arras, 111 ds
Quem. t. 1 1959 : Pour mesurages de grains, pour portages,
amenager), même emploi en 1394 ds
Gdf.; 1327 dr. « pourvoir (de bois) de manière à faire des réparations, des constructions » (
Arch. nat., JJ 64, f
o435v
ods
Gdf. : Et pource que ladite mansion n'
est mie
amesnagie soufisament, ladicte prieuresse en son couvent s'obligerent [sic] audit abbé a paier soixante livres tornois pour faire l'amesnagement qui leur y faudra a faire); 1339
id. «
id. » (
Arch. nat., JJ 72 f
o419 r
o,
ibid. : Nous lui otroions a tousjours deux charretees de boys chascune sepmaine ... pour son usage a chaufer et a
amesnager son dit manoir). − 1460, Bayeux ds
Gdf.; prolongé dans l'usage mod. comme terme techn. au sens de « régler les coupes d'une forêt »; d'où
3. « pourvoir, garnir (une maison) pour un certain usage » (
Reg. du Chât., II, 260
ibid. : Et avoit leissiee sa chambre, bien et competenment ordonnee et
amesnagee de biens meubles, utenciles d'ostel, armeures et autres biens).
Dér. du m. fr.
mesnagier (ménager*
), attesté au sens de « habiter » dep. 1309 ds
Gdf., d'où 1; préf.
a-1*;
mesnagier n'étant attesté au sens de « administrer » qu'au
xvies. (Amyot ds
Hug.), le sens 2 est plus prob. dér. de
mesnage (ménage*
) attesté au sens de « ensemble des ustensiles domestiques » dep. la 2
emoitié du
xives., E. Deschamps, au sens de « travaux de construction » dep. 1376 ds
Gdf.