AMÉLANCHE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1721 bot. (
Trév. :
Amelanche. Se prend en Provence pour le fruit de l'Amélanchier).
Empr. au prov. mod.
amelenco, amelanco (
Thomas,
Mélanges d'étymologie fr., 1902, p. 14) dep. 1549 (
Solerius,
Scholiae ... à la suite de
Aetii medici tetrabiblos, éd. par Cornarius, Lyon, 1549 ds
Rolland,
Flore pop., t. 5, p. 129;
Mistral t. 1 1879,
s.v. amelenco) lui-même prob. issu de gaul. *
aball-inca littéralement « petite pomme », formé du gaul.
aballo-avallo glosé
poma par le
Glossaire de Vienne, ves.,
Dottin,
La Langue gauloise, 1920, p. 214 + suff.
-inca, -enca, cf. irl.
aball, a. gall.
aball, bret.
aval « pomme » (Schuchardt ds
Z. rom. Philol., t. 26, p. 421;
Dottin,
op. cit., p. 223 et 229); les formes en
am- sont dues à un croisement avec le lat.
mālum (lat. vulg.
mēlum) « pomme » (Schuchardt,
loc. cit.;
Dauzat Ling. fr. 1946, p. 189). Le rapprochement fait par
Thomas,
loc. cit., avec les représentants du lat.
amygdala « amande » fait difficulté du point de vue sém. Sont directement empruntées au celt. les formes prov.
abelanco, aberlenco, ablanco (
Mistral t. 1 1879), d'où le fr.
avelancque 1591 ds
Rolland,
op. et
loc. cit.
L'hyp. d'un étymon
melanca « nèfle des Alpes » (
REW3,
EWFS2), attesté au
vies. par le trad. lat. d'Oribase (
Bambeck,
Lateinisch-Romanische Wortstudien, 1959, p. 39) fait difficulté du fait qu'il ne permet pas de rendre compte des formes du type
abelanco. D'ailleurs pour Bambeck,
melanca serait lui-même un croisement au niveau du lat. entre *
aballinca et
malum.