AMOURETTE, subst. fém.
Étymol. ET HIST.
I.− Fin
xiies. « amour passager, sans véritable passion, éventuellement de pur amusement » (
Chatelain de Coucy, VI ds
Littré : Et mes fins cuers me fait d'une
amorete si douz present que [je] ne l'os refuser), sens péj. jusqu'à la fin du
xviiies., notamment fin
xvie-début
xviies. dans ce proverbe cité par Brantôme : ,,Mariages qui se font par
amourettes Finissent par noisettes, c.-à-d. tournent mal`` (
Lar. 19e) et dans le syntagme
se marier par amourette attesté dep.
Ac. 1718 (
cf. Brunot t. 6, p. 601).
II.− 1531 bot. « plante » (
Fleurs et secrets de méd., f
o9 r
o[Alain Lotrian] ds
Quem. t. 1 1959 : Pour estancher de seigner prenez
... amourettes qui croissent aux champs).
III.− 1771 art culin.
amourettes au plur. (
Trév. : [...] Dans les cuisines on appelle
amourettes la moelle qui se trouve dans les reins de veau ou du mouton).
Au sens I dimin. de
amour* étymol. 1; suff.
-ette*; au sens II altération d'apr.
amour du m. fr.
amarouste (fin
xves.,
Heures d'Anne de Bretagne ds
Dauzat 1968).
Amarouste, lat. médiév. *
amarusta, attesté sous la forme
amarusca (par assimilation avec le suff.
-uscus, -usca) au
xies. (
Odo Magdunensis,
Herb., 553 ds
Mittellat. W. s.v., 538, 22 : quam [herbam] justo nomine vulgus dicit amaruscam), lui-même altération d'apr.
amarus du lat.
amalusta, voir
amarelle. L'attraction de
amour sur les descendants de
amalusta est très anc.,
cf. xives.,
Gloss. Abavus, éd. M. Roques,
Rec. Gén. Lexiques fr. du Moy. Âge, p. 101, 312 :
amarusta :
amouroite, et
xives.
amourouste (H. de Mondeville ds
Gdf.), voir
Thomas,
Mélanges d'étymol. fr., 1902, pp. 105-106; au sens III p. ext. du sens I, peut-être par l'intermédiaire de l'a. prov.
amoretas « testicules du coq », de
amor « amour » d'apr.
FEW, t. 1 p. 90 (non attesté ds
Rayn., Levy (E.)
Prov. t. 1 1894, ni ds
Mistral t. 1 1879).