AMOURACHER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1530 trans.
amourescher « courtiser, rechercher en mariage » (
Palsgrave,
Eclaircis. de la Lang. Fr., p. 784 : Tu n'es qu'ung fol de l'
amourescher, or de la prier d'amours, elle n'est pas pour toy); 1558-59 pronom.
amourescher (s') « s'éprendre d'un amour peu justifié de qqn ou de qqc. » (
Marg. d'Ang.,
Hept., VI ds
Gdf. Compl. : Sa femme
s'estoit amouraschee d'un jeune homme); 1558
amouracher (s') «
id. » (
J. de Coras,
Alterc., p. 256,
ibid. : Ce jeune Athenien qui
s'amouracha si follement d'une statue colloquée au Pritanee d'Athenes); et seulement pronom. dep.
Rich. t. 1 1680.
De même que les subst.
amouracherie « démonstration d'amour » (1414,
L. de Premierf.,
Decam, Bibl. nat. 129, f
o215 v
ods
Gdf. : D'autre part je ne suis pas pucelle a qui bien appartiennent telles
amouracheries) et
amourachement « amour léger, rapidement conçu » (1542,
N. de Bris,
Institut., f
o62 v
ods
Gdf. Compl.; 1556,
Le Maçon,
Décaméron, VIII, 2 ds
Hug. : Je delibere de vous raconter un
amourachement de village; trad. de
Boccace,
Dec., 8-2 ds
Batt. t. 1 1961 : io intendo raccontarvi uno amorazzo contadino; dans plusieurs autres trad.,
Hug.),
amouracher est formé d'apr. l'ital.
amorazzo, amoraccio « amour déréglé » forme péj. de
amore « amour » attesté dep. la 1
remoitié du
xives.
(amorazzo), Boccaccio,
supra, dep. 1548
(amoraccio), Berni ds
Tomm.-Bell. 1929.
Les étymons ital.
amoracciare (
Nyrop, I p. 62;
Kohlm. 1901, p. 14;
Sar. 1920, p. 55;
Wind 1928, p. 190;
Bl.-W.5;
Dauzat 1968),
amorazzare (EWFS2) font difficulté étant donné que ces deux verbes ne sont pas attestés, dans les dict. ital. (notamment
Tomm.-Bell 1929,
Batt.), voir
Tracc. 1907, pp. 104-105.