AMOK, subst. masc. et adj.
Étymol. ET HIST. − 1832
amoc « vœu (d'un Javanais) fait dans une crise de folie destructrice, de mettre à mort tous ceux qu'il rencontrera » (
Balzac,
Voyage de Paris à Java, 39, 579 ds
Quem. t. 1 1959 : Dans son ivresse, il [le Javanais] fait le vœu singulier de mettre à mort tous ceux qu'il rencontrera. Ce vœu singulier se nomme
amoc [...] Lorsqu'un Javanais court par les rues avec un
amoc en tête).
Empr. à l'angl.
amuck, amock, attesté comme adj. ou subst. pour désigner un Javanais en proie à cette furie, dep. 1663 dans une trad. du port. (
H. Cogan,
Pinto's Trav., 1. 199 ds
NED [la 1
reattest. angl. de 1516 donnée par le
NED n'est pas à prendre en considération car 1516 est la date de l'original port. dont le texte cité est une trad. du
xixes.]); la forme
amock, que le fr. a empruntée, date de 1772 (Cook ds
NED). L'angl. a emprunté ce mot au malais
āmuk « furie, furieux » par l'intermédiaire du port.
amouco, attesté dep. 1540 (
F. Pinto,
Peregrin. ds
Dalg. t. 1 1919,
s.v.;
cf. supra trad. angl.). Plutôt que du malayalam
amar − ḫam « guerrier » (
Lok. 1927,
s.v. āmuk) qui ne convient pas phonétiquement, le mot malais est prob. issu indirectement du skr.
amokya « indissoluble » (
Dalg. loc. cit.).