AMIAULER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − Pic. 1851
amioler « caresser, faire amitié » (
Corblet); 1869 « charmer, séduire » (
Gaz. des Trib. 13 janv. 1869 ds
Moisy 1885 : Quand il a bu et qu'il dit qu'il m'aime ... moi qui suis chérissante de mon naturel, je me laisse
amiauler, et ça finit toujours par une pèle que je reçois);
amiauler encore vivant en norm. au sens de « amadouer, circonvenir » (
Moisy 1885);
cf. aussi norm.
ramiauler « amadouer, se réconcilier »
(ibid.); 1930
amiauler « charmer, séduire »
(Canada).
Prob. dér. de l'a. fr.
amiaule, amiable*; dés.
-er. Amiaule est attesté dep. le
xiies. [lorr.],
St Bernard,
Serm. fr. mss p. 50 ds
La Curne t. 1 1875,
s.v. amiable : Jhesu Criz, li filz de Deu naist en Betleem Jude. O! naissance plaine de sainteit honoraule al munde,
amiaule as homme;
cf. xiiies.
amiaule, Rose, Vat. Ott. 1212, f
o36
dds
Gdf. Compl., s.v. amiable; admiavle, 1
eravr. 1332, A. Abbev. CC 7
ibid. Le passage du lat.
amicabilis à une forme
amiaule propre aux dial. normano-pic. (Ch.-T.
Gossen,
Petite gramm. de l'anc. pic., Paris, 1951, pp. 87-90), s'explique par l'évolution
b >
v en lat. vulg. puis vocalisation en [w] au contact du
l. Un rapprochement avec l'onomat.
miau- (miauler*
) et le lat.
mel (miel*
) s'est prob. produit par étymol. second., mais dans son orig. première
amiauler* n'est à rattacher ni à
emmiauler « enjôler, leurrer » (<
miau onomat.) attesté ds les dial. norm., du Nord-Ouest et du Centre,
Moisy 1885,
Dum. 1849,
Verr.-On. t. 1 1908,
Jaub. t. 1 1855, ni à
emmieller*.