AMERTUME, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1. 1165 « sentiment de tristesse, mêlé de rancœur » emploi fig. (
Les Quatre Livres des Rois, éd. Le Roux de Lincy, 464 ds T.-L. : Et vie a ceaz ki en
amertume d'anrmes sunt [in amaritudine animae]); 1170-71 «
id. » (
Chrétien de Troyes,
Cliges, éd. Foerster, 3103,
ibid. : tuit autre mal sont amer Fors seul celui qui vient d'amer; Meis cil retorne s'
amertume An douçor et an soatume);
2. 1267-68 « saveur amère » sens propre (
Brunetto Latini,
Li Livres dou tresor, éd. Chabaille 177,
ibid. : por oster l'
amertume de la mer); 1393 «
id. » (
Ménagier de Paris, éd. société des Bibliophiles françois, II, 243,
ibid. : Que au macher vous n'y puissiez assavourer aucune
amertume).
Du lat.
amaritudinem, acc. de
amaritudo, attesté au sens propre dep. Varron,
Rust., 1, 66 ds
TLL s.v., 1816, 36 : oleas albas ... propter amaritudinem respuit palatum; au sens fig., dep. Valere Maxime, 4, 8, 3
ibid., 1817, 26 : amaritudinem publicae confusionis privata tranquilitate mitigavit; substitution de la finale
-ūdinem par
-ūminem (
cf. lat.
mansuetudinem > a. fr. mansuetume) et réfection du rad. d'apr.
amer; la forme a. fr.
amertonde (fin
xiies.
Serm. de Sapience ds T.-L.) remonte à la forme avec métathèse
amaritunide(m), pour
amaritudine(m), Regula
ds Mél. Gamillscheg, 1968, p. 479;
cf. a. fr.
amerté, amarité xiies.
Gdf. (< lat.
amaritas, seulement ds Vitruve) évincés par
amertume.