AMENDEMENT, subst. masc.
Étymol. ET HIST.
I.− 1. 1174 « réparation (d'une faute) » (
G. de Pont Ste Maxence,
Vie de S. Thomas, éd. Hippeau, 5731 ds
T.-L. : en
amendement Des pecchiez);
2. id. « amélioration (morale) » (
ibid., 2793,
ibid. : La pitiez de deu l'ad tret a
amendement); spéc. 1467 agric. « amélioration d'une terre » (
Arch. Tournai, Compte des fortific., 17
esomme des mises ds
Gdf Compl. : ... a cause du renquierquement et
amendement que l'on a fait de terre, par le moyen de porter a la hotte aux tallus).
II.− 1778 jur.
amendment « Modification faite à un projet de texte juridique en vue de l'améliorer (cont. angl.) » (
Courrier de l'Europe, 60 févr. III, 117 Chambre des Pairs : Cette proposition qu'en termes parlementaires on appelle
amendment fit perdre absolument de vue la première question ... l'opposition soutient que l'
amendment étoit lui-même une motion nouvelle); 1778
amendement «
id. » (
ibid., 8 mai, III, 295 : ... en proposant lui-même un
amendement à sa motion); 1789 cont. fr.
amendement «
id. » (M
mede Staël,
Lettres de jeunesse, t. 1, p. 333 : Il est donc décidé que je reviendrai demain. Après avoir perdu ou non mon procès sur le veto. Je me suis réduite à un
amendement que mon orateur Tonnerre soutiendra).
I 1 et 2 dér. de
amender* aux sens 1 et 2 A a; suff.
-ement (-ment1*
). II empr. à l'angl.
amendment (lui-même empr. à l'a. fr.
amendement), attesté au sens gén. de « correction, amélioration » dep. 1297 (
Robert of Gloucester,
Metrical Chronicle ds
NED); terme jur. au sens de « correction d'une erreur dans un procès » dep. 1607 (
Cowel,
The Interpreter ds
NED); terme parlementaire au sens de « modification portée à un projet de texte juridique, en vue de l'améliorer » dep. 1696 (
Luttrell,
A brief historical relation of state of affaires ds
NED : The commons reason for disagreeing to the lords amendment) (voir
Mack I 113;
Barb. Infl. XIII, 6; Arveiller ds
Fr. mod. t. 23, p. 299), définitivement implanté en fr. pendant la Révolution.