AMBASSADEUR, DRICE, subst. et adj.
Étymol. ET HIST.
I.− Début
xives.
1. Embassator « envoyé en mission auprès d'un gouvernement étranger » (
Aimé du Mont Cassin,
Ystoire de li Normant, Champollion ds
Quem. t. 1 1959 :
embassator por lo pape); 1366
ambassadeur «
id. » (
Récit d'un Bourgeois de Valenciennes, 253, Kervyn,
ibid. : Et l'escusa le roy aux
ambassadeurs);
2. 1584 « porteur d'un message »
ambassadeur d'amour « proxénète » (Fr.
d'Ambroise,
Les Néapolitaines ds
Anc. Th. fr., VIII, 259 ds Ch.-L.
Livet,
Lexique de la lang. de Molière, Paris, Imprimerie Nationale, t. 1, 1895, p. 101 : ... Et m'appellent d'un nom qu'ils estiment vif et deshonneste : c'est un faiseur de messaiges, un
ambassadeur d'amour, un poisson d'avril : et par là ils me mesprisent).
II.− Fin
xvies.
1. Embasciatrice « épouse d'un ambassadeur » (
Mémoires de La Huguerye I, p. 7, SHF ds
Fr. mod., t. 4, 1936, p. 336 : Je party de Rome... et m'embarquay... en la galère de l'
embasciatrice d'Espagne);
2. 1694 (
Ac., s.v. ambassadrice : « dame envoyée en ambassade »
cf. Voltaire,
Siècle de Louis XIV en 1751 ds
Dict. hist. Ac. fr., s.v. ambassadrice : La maréchale de Guebriant, la seule femme qui ait jamais eu le titre et fait les fonctions d'
ambassadrice plénipotentiaire);
3. 1651 « femme chargée de quelque message » (
Scarron,
Roman comique II, 19,
ibid., s.v. ambassadrice : Il embrassa avec emportement la bienheureuse
ambassadrice).
I empr. à l'ital.
ambasciatore attesté au sens 1 dep. le
xiiies. (
G. Fava, V, 63.-2 ds
Batt. t. 1 1961) lui-même empr. à l'a. prov.
ambayssador (attest. seulement début
xives.
V. de S. Honorat ds
Rayn. t. 1. 2, p. 70 : Ar mandan Viennes per tot ambayssadors Que queran lo cors sanct) de même orig. que l'a. prov.
ambayssada (ambassade*
); les formes
ambasseor 1262-1268 Brunetto Latini,
ambasaor, 1299 Marco Polo,
ambasseurs, xives. ds
Gdf. sont des adaptations plus francisées de l'ital.;
cf. lat. médiév.
ambasciator très bien attesté dans le domaine ital. du nord au sens de « envoyé d'une cité » dep. la fin du
xiies.,
cf. Constitutiones imperatorum et regum, II, 179 ds
Mittellat. W. s.v., 541, 35 : per rectores et ambassatores quarundam ex civitatibus Lombardie. II, étant donné la forme de la 1
reattest., plutôt empr. à l'ital.
embasciatrice, cf. la forme
embasciata qui renvoie à
imbasciata (
Batt. t. 1 1961) que dér. par suff.
-trice de
ambassadeur. L'ital.
imbasciatrice est attesté dep. 1552 (
Burchiello 1-70 ds
Tomm.-Bell. 1929), et la forme
ambasciatrice dep. le début
xviies. (
G. Bentivoglio,
Lettere diplomatiche, ibid.).