AMASSER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − [Mil.
xies. judéo-fr. « assembler, réunir » (
Blondheim,
Les Gloses fr. ds les Commentaires talmudiques de Raschi, II, p. 84,
s.v. amas[
s]
er ds
Genèse, 29, 7-8)].
1. a) 1160 trans. « réunir en masse (des choses) » (
Wace,
Rou, 3
ep. 5055 ds
Gdf. Compl. : Tant estut Martel demorer A ses engienz faire
amasser); 1690 réfl. « s'accumuler (d'une chose) » (
Fur. : Le sable qui
s'amasse peu à peu dans ce port le comblera à la fin); 1694 «
id. » (
Boileau,
Sat., X ds
DG : Tu verrais sous ma main les tomes
s'amasser);
b) ca 1165 trans. « rassembler (de pers.) » (
Chrét. de Troyes,
Cligès, éd. Foerster, 424, 425 : Toz ses barons
fist amasser Por consoil querre et demander); 1170 pronom. « se rassembler (de pers.) » (
B. de Ste Maure,
D. de Norm., II, 27943 ds
Gdf. Compl. : Mais or oiez cum li Engleis,
se furent del regne
amassé E par bataille encontre alé);
2. 1165 trans. « accumuler (de l'argent) » (
Chrét. de Troyes,
Guill. d'Angl., éd. Foerster, 2008-9 : Li borjois
ot ja
amassez Toz les deniers, si li bailla); d'où 1
remoitié
xiiies. intrans. « économiser, thésauriser » inf. subst. (
Renart, éd. Roques, 15581-84 : Un vilains entulles et riches qui mout estoit avers et chiches que de despandre n'avoit cure : en
amaser metoit sa cure);
xvies. «
id. » (
Montaigne, II, 186 ds
Littré : cette prévoyance d'
amasser et espargner pour le temps à venir).
Dér. de
masse*; préf.
a-1*, dés.
-er.