AMARRER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1. a) xives. [date indiquée par l'éd.; ds
FEW t. 15
1s.v. *
aenmarren on lit
xiiies.; la note 1 indique que le ms. n'est que de 1386. Or 1386 est le n
odu ms. de Troyes et non sa date] trans., mar. « attacher un bâtiment avec des amarres » (
Das Seerecht von Oléron nach der Handschrift Troyes N
r1386 par
H. Zeller,
Mainz, 1906, p. 13 : mes se la nef estoit en lieu ou elle
fust amaree de .iiij.
amares il pueent bn̄ issir hors et eulz reuenir
p temps en lour nef);
b) xives. intrans.
id. (
Ordonn. rois de France 3erace, t. 3, p. 579 ds
Jal2: il conviendrait les diz marchands et leurs gens
amarrer en ville de Leure);
2. a) xves. trans.
id. « attacher divers objets dans un navire » (
Cout. de Dieppe, f
o3 v
o, A. S.-Inf. ds
Gdf. Compl. : Et ilz ne l'
ont pas
amaré − le tonneau − a cordes a bort de la nef);
b) 1584
id. id. « lier, fixer » (
J. Nicot,
Dict. fr.-lat., J. du Puys ds
Jal2:
amarrer, signifie lyer et garotter une chose à l'autre avec des cordes).
Empr. à un m. néerl. *
aenmarren « attacher »,
FEW t. 15
1, p. 2, composé du m. néerl.
marren « attacher, amarrer » auquel a sans doute été empr. le m. fr.
marer «
id. »
, FEW t. 16,
s.v. marren. Cf. m. néerl.
meren, meeren, maren « attacher, amarrer »,
Verdam 1964,
De Vries Nederl. 1964 et néerl. mod.
meren, De Vries,
op. cit.
Le mot existant dans la plupart des lang. rom., l'empr. au germ. occ. est néanmoins impossible, aucun terme mar. ne pouvant avoir été apporté par les Germains av. le
ves. (
Brüch 1913, pp. 62-63). C'est donc le fr. qui a été empr. par les autres lang. romanes.
L'hyp. d'un empr. à l'all. (a. haut all.
marran, marren) proposée par Braune ds
Z. rom. Philol., t. 21, p. 214, est improbable étant donnée l'ext. géogr. du mot fr., attesté d'abord et surtout en Normandie et dans l'Ouest de la France. Pour l'ext. voir
FEW t. 15
1,
s.v. *
aenmarren, Vidos Tecn., pp. 258-259 et
Valkh., p. 45.
L'hyp. d'une dér. de l'a. fr.
mar(r)er (
DG, Rob., Dauzat 1968) fait difficulté du point de vue chronol., le verbe fr.
marer n'étant attesté qu'en 1453 (
Gdf.).