AMARELLE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − xiies. bot.
amerele (
Gloss. du XIIes., ap. Léop. Delisle,
Bibl. de l'Ec. des Ch., 6
esér., t. 5, p. 331 ds
Gdf. Compl. : Amarusca rom.
amerele, similiter camomillae). Terme en usage en Suisse rom. (canton de Vaud),
amarala « camomille sauvage »,
Pat. Suisse rom. t. 1 1924-33, p. 326
a.
Soit, issu du croisement du bas lat.
amalusta (et changement de finale) avec lat.
amarus (amer*
); lat.
amalusta seulement attesté aux
ive-
ves. par le
Ps. Apulée,
Herb., 24 ds
TLL s.v. amalocia, 1810, 17 comme étant en usage chez les Daces au sens de « camomille » : chamaemelon ... Campani amalociam, Tusci apianam, Dacï amalustam vocant. (Voir aussi
André Bot. 1956, pp. 84-85,
s.v. chamaemēlon); le croisement avec
amarus s'expliquerait par le goût
amer de la décoction de camomille. Cette hyp. émise par
Thomas,
Mél. étymol. fr., Paris, 1902, p. 105 est fort complexe et fait de plus appel à un étymon peu attesté pour un mot aux développements nombreux et pop. (
Sain. Sources t. 3 1930, p. 206 et
Rolland,
Flore pop., t. 7, pp. 32-34), voir cependant
amourette, bot.
Soit, plus prob. empr. au lat. médiév.
amarella, amarellum, attesté au sens de « cerise aigre, griotte » dep.
viiie-
xies.,
Gloses ds
Mittellat. W. s.v. amarella, mais qui ne présente le sens de « camomille » ni ds
Mittellat. W., ni ds
Diefenbach,
Gloss. lat.-germ., Francfort, 1857, p. 27
e. Même hyp. formulée par
DEI pour l'ital.
amarella « herbe amère », et pour l'all.
amarelle « griotte » par
Weigand,
Deutsches Wörterbuch, Giessen, 1909, t. 1, col. 48. Le fr. mod.
amarelle, glosé
cerasum par Duez en 1659 ds
Gdf. Compl. est certainement issu de ce lat. médiév.
Sain.,
loc. cit., fait d'
amarelle, amarelle un dér. de
amer (suff.
-elle*) faisant ainsi appel à
amarus comme élément de base, et non de simple contamination.