AMANDE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1. Fin
xiies. bot.
alemande « fruit de l'amandier » (
G. de Berneville,
Vie de St Gilles, éd. Paris et Bos, 1926 ds T.-L.), forme encore attestée fin
xives. ds
Gdf.; av. 1266
amandie «
id. » (
Assises de Jérusalem, II, 180 ds
Littré), forme isolée; 1268-1271
amande (
E. Boileau,
Livre des métiers, éd. Depping, 159 ds T.-L. : faire huile de olives, de
amandes);
2. 1393 « graine contenue dans un noyau de fruit » (
Ménagier, éd. Soc. bibliophiles fr., II, 51,
ibid. : l'
amande d'un noyau de cerise).
Du b. lat.
amandula (altération du lat.
amygdala « fruit de l'amandier » et « amandier, arbre » dep. Colum.,
TLL s.v., forme class. à laquelle remontent le prov.
amella et le cat.
amenla), attesté ds Götz,
CGL t. 3, 1892, 578, 1. 2 et au
vies. par Plinius Valerianus et Oribase ds
TLL s.v., 2029, 43, 44. Au même type remontent aussi les formes ital. du nord : Abbruzzes
manele, malle, Lombardie
armandola, Imola
amandel, ital.
mandola (REW3,
s.v. amygdala), de même que a. lyonn.
amandole, amandre, a. dauph.
(a) mandole (FEW, ibid.), d'où on peut conclure que le mot est parvenu d'Italie du nord en France du nord par cette dernière région intermédiaire spéc. par le marché lyonn., voir
Aebischer,
Les formes vulg. du lat. amygdala >
amande et leur répartition dans les lang. rom. ds
Estudios a Menendez Pidal, 1-17. Enfin, les formes du sud de l'Italie (sicilien, napolitain), le logoudurien et l'a. prov.
amendola, le prov.
amenlo remontent au type
amyndăla, attesté ds
Not. Tir., 105, 27 ds
TLL s.v., 2029, 72
(REW3).