ALTÉRER1, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1. a) 1370 trans. « changer de bien en mal » (
Oresme,
Eth., 25 ds
Gdf. Compl. : Et ainsi sa felicitee n'
est en riens
alteree ne muee);
b) 1680 pronom. (
Rich. t. 1 :
S'altérer. Se corrompre, se changer, diminuer [sa santé
s'altére ...]);
c) 1690 spéc. chim. « corrompre, modifier la nature de qqc. » (
Fur. : Le feu
altere toutes choses, même les metaux. Il faut qu'un corps
s'altere devant qu'il s'en engendre un autre);
2. p. ext. 1
remoitié
xves. part. passé adjectivé
altéré « (de l'esprit d'une personne) dérangé, troublé, devenu stupide » (
Juv. des Urs.,
Hist. de Charles VI, an 1388 ds
Gdf. Compl. : On trouva qu'il estoit
alteré d'entendement); 1578 trans.
altérer « émouvoir, affecter » (
Belleau,
Reconn., II, 4,
ibid. : Ce n'est rien qu'une jalousie Qui luy
altere le cerveau).
Empr. au b. lat.
alterare (de
alter « autre ») « changer (ordinairement de bien en mal) »,
ves., cont. méd. (
C. Aurelianus,
Chron., 2, 8, 115 ds
TLL s.v., 1758, 14 : ne ... alterent aegrotantes potius tussiculam quam mitigent).