ALPAGE, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1. 1546 pays de Vaud
arpaige « transfert et séjour du bétail spécialement des troupeaux de vaches dans les pâtures de haute montagne pendant la saison d'été » (
Arch. Ch.-d'Œx ds
Pat. Suisse rom. t. 1 1924-33 :
arpaige et
désarpaige); 1769 Fribourg
alpage «
id. » (
Mém. Soc. œcon. Berne, II, 103,
ibid. : Il faudroit à mon avis, fixer l'
alpage au 25 may); 1878 (
Lar. 20e:
Alpage. Saison d'été passée dans la montagne par les troupeaux transhumants);
2. 1661-1672 « pâturage de haute montagne » (
Chorier,
Hist. Dauphiné, C. 1, 93 ds
Trév. 1752,
s.v. alpen et
alpage); bien attesté en ce sens pour la Suisse romande (Vaud, Valais) ds
Pat. Suisse rom. t. 1 1924-33.
Dér. de
alper; suff.
-age*.
Alper, terme en usage dans les Alpes de Suisse romande, transitif au sens de « conduire le bétail dans les pâturages de montagne pour y passer l'été » (pays de Vaud, Valais), intrans. au sens de « passer l'été dans les alpages » (Vaud dep. 1659), d'apr.
Pat. Suisse rom. t. 1 1924-33,
s.v. alper. Alper dér. de
alpe, terme en usage dans les Alpes fr. et de Suisse romande pour désigner les « hautes pâtures alpestres, fréquentées pendant la saison d'été », empr. au lat.
alpis, sing. (en usage chez les poètes,
TLL s.v. alpes, 1716, 56),
alpes, plur. « les Alpes »,
cf. lat. médiév.
alpes « hautes pâtures alpestres »
xiies., Fribourg (
Arch. Soc. hist. Fribourg, VI, 6, 15 bis ds
Pat. Suisse rom. t. 1 1924-33,
s.v. alpe : [...] R. de Arcu[n]cie ... dedit ecclesie Alteripe illam partem alpium suarum); 1227 «
id. », pays de Vaud (
Mém. Soc. hist. Suisse romande, XXIX, 263,
ibid. : ita quod possit ibi alpem facere); lat. médiév.
alpagium attesté au sens de « droit payé sur l'estivage du bétail à la montagne » terme jur., Vaud, 1292-93 (
Arch. Turin, Comptes Chillon,
ibid., s.v. alpage : non levatur alpagium, ut dicitur, et levatur alpagium in bestiis existentibus cum bestiis dictorum nobilium), Grenoble, 1333 ds
Du Cange s.v. alpes-alpagium.