ALMANACH, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1303
almenach « calendrier avec différentes indications d'ordre astronomique et météorologique » (ds ms. 593 de la Bibliothèque municipale de Rennes, d'apr.
FEW t. 19,
s.v. manāh); 1328
anemallat (
Nouv. recueil de comptes de l'argenterie, 63, Douët d'Arcq ds
Quem. t. 1 1959 : Item un grant roumans, où il a dix sept ystoires et se commence de l'
anemallat aus juys); 1375
almanach (
Inventaire du mobilier du Duc de Bourgogne, t. 1, p. 420 : 3 fr pour 2
almanachs que M
grfit faire pour lui à Paris);
xvies.
faire des almanachs « faire des prédictions » (
Pasquier,
Rech.. VI,
xv ds
Gdf. Compl. : Le temps m'a depuis enseigné que j'estois un tres mauvais
faiseur d'almanachs, car et elle et eux ont eu l'accomplissement de leurs desirs); 1680 expr. proverbiale
prendre ses almanachs de qqn « suivre ses conseils » (
Rich. t. 1 : J'ai beau dire la vérité on ne
prend plus de mes almanacs); 1690 p. ext. de sens « certains livres contenant avec l'almanach des renseignements divers sur les lieux, les personnes ... » (
Fur. : L'
Almanach du Palais, est celuy où on marque les jours où le Parlement n'entre pas :
Almanac Historial, celuy où on marque quelques histoires memorables du jour où elles sont autrefois arrivées).
Empr. au lat. médiév.
almanach « calendrier » attesté dep. le
xiies. (titre d'un traité du
Parisinus Latinus, 7418 d'apr. J. Bidez ds
Mél. Boisacq, 1937, t. 1, pp. 81-82 :
De compositione almanach), de l'ar. d'Espagne
al manāḫ
«
id. », attesté au
xiiies. (R. Martí d'apr.
Cor.,
s.v. almanaque), prob. issu du syriaque
l-manhaï « l'an prochain », explication satisfaisante du point de vue sém. et du point de vue phonét.
l- ayant été compris comme l'art. ar.
al- (J. Bidez ds
op. cit., pp. 77-85).
L'hyp. de
Cor.,
loc. cit. (ar.
manāḫ
« calendrier » est le même mot que l'ar. class.
manāḫ
« arrêt dans un voyage ») convient moins bien sur le plan sém. L'hyp. selon laquelle le lat. médiév. serait issu du b. gr. α
̓
λ
μ
ε
ν
ι
χ
ι
α
κ
α
́ « calendrier » terme appl. par Porphyre (rapporté par Eusèbe) à des calendriers égyptiens
(EWFS2), repose sur une erreur répandue par Scaliger et Saumaise (voir
Du Cange s.v. almanach); d'apr. Bidez ds
op. cit., p. 83, Porphyre a appelé les calendriers dont il parle des Σ
α
λ
μ
ε
σ
χ
ι
ν
ι
α
κ
α
́ et non pas des Α
λ
μ
ε
ν
ι
χ
ι
α
κ
α
́ comme les scribes d'Eusèbe l'ont fait croire.