ALLÉGUER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1. 1273 dr. « citer comme autorité » (
Etabl. de S. Louis, II, XIV, p. 364 ds
Gdf. Compl. : Por
auleguer son privilege);
2. 1393 « mettre en avant, s'appuyer sur (un fait, un argument) » (
Ménagier de Paris, éd. La Sté des Bibliophiles françois, I, 126 ds T.-L. :
allegoient ...plusieurs raisons l'un contre l'autre);
id. « invoquer comme justification » (
Id., I, 130
ibid. : les exemples dessus
allegués).
Empr. du lat.
allegare, attesté dep.
Plaute,
Amph., 183 ds
TLL, 1666, 73 au sens « déléguer, envoyer qqn », empl. en ce sens dans la lang. judiciaire :
Cic.,
Phil., 5, 14,
ibid., 1667, 5, quemadmodum ad hunc [nequinimum judicem] reus adleget [quemquam]?; au sens de « produire, invoquer (un fait, un argument) » :
Quint.,
Inst., 4, 1, 13,
ibid., 1667, 55, litigatoris persona tractanda varie est : nam tum dignitas ejus adlegatur, tum commendatur infirmitas; d'où son emploi en ce sens dans la lang. judiciaire dep. Ulpien et Papinien,
cf. lat. médiév. an. 1209,
Chart. cell. Paulin., 50, p. 62, 5 ds
Mittellat. W. s.v., 470, 42 : parte nostra adversa multa in contrarium allegante.