ALLÈGRE, adj.
Étymol. ET HIST. − Ca 1130 « dispos, vif » (
Le Couronnement de Louis, éd. E. Langlois, 2179 : Sor noz arçons nos gisent noz boeles, Li plus
alegre n'a soing d'aler en destre), considéré comme familier dep.
Rich. 1680 jusqu'à
Besch. 1845.
Du lat.
ălăcrem. Les formes rom. remontent à un paroxyton. La forme a. fr.
alegre (écrite postérieurement
alaigre) est issue d'un lat. vulg. *
alacru. La forme
(h)aliegre, fréq. en a. fr. remonte à un *
alĕcru. L'évolution
-cr- >
-gr-, irrég., est la même que dans
aigre (<
acru) et
maigre (< *
macru), tous trois appartenant au vocab. (demi-) savant de la médecine (qualificatifs de l'état physique); peut-être influence de l'a. prov.
alegre, xiies.,
Rayn., p. 52. H- initial est de la forme médiév. peut-être d'origine expr., ou plus prob. influencé par
haitié de même sens (dans le groupe
sain et (h)aliegre alternant dans les textes avec
sain et haitié). La forme
allègre, 2
emoitié du
xves.,
Gdf. Compl. est peut-être due à une influence ital., voir
allegro.