ALLOUER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1. Ca 1040
aloer « placer dans un endroit » (
Alexis, éd. Paris et Pannier, 109 e ds T.-L. : E l'aneme en est enz el paradis deu; Bien pot liez estre qui si
est aloez). −
xvies. Forcadel ds
Hug.;
2. 1305
alower « louer, considérer comme légitime » (
Year books of the reign of Edward the first ds
Gdf.,
s.v. aloable : E s'il ne volent vos chalenges
alower, vous nous dirrez, e nous les
alowerons si eles seynt alowables). −
xves. Littleton,
ibid.;
3. 1491 « attribuer, accorder » (
Exéc. test. de Thomas de Turby, A. Tournai ds
Gdf. Compl. : Il a livré les parties au luminaire
aloué aux services, sonnes et messes dudit feu); 1536 spéc. « mettre en ligne de compte, d'où approuver [une dépense] » (
Calvin,
Instit., IV, v, 18 ds
Hug. : [...] Il ne profitera donc rien de mettre sur les contes de Jesus Christ ce qui aura esté despendu outre son mandement : car il ne l'
aloera point); 1585 « concéder » (
Cholières,
2eMatinée, p. 60,
ibid. : [...] si faudroit il que l'on m'
allouast qu'il y a disjunction entre les sciences).
1 et 3 empr. au lat. médiév.
allocare attesté une seule fois au sens de « placer en location » prob. sous l'influence de
locare, «
id. » (839
Codex diplomaticus Cajetan., I, p. 11 ds
Nierm. t. 1 1954-58 : Adlocamus bobis portione agnurii), attesté également au sens de « placer » (
Mittellat. W. s.v., 481, 48); à noter que dans le domaine angl., prob. par contamination avec
adlaudare « adresser des éloges »,
allocare est attesté au
xiies. au sens de « admettre comme valable, agréer (un titre, un document) » ce qui explique le sens part. de
alower dans la même aire géogr. (
cf. supra sens 2); voir aussi
allouable.