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ALLODIAL, ALE, AUX, adj.
Étymol. ET HIST. I.− Subst. 1. 1449 dr. féod. allodial « propriétaire d'alleu » (Lettres de Louis XI, t. 1, p. 38 : [Aux consuls de Gap] : nous vous avons mandez y [à l'assemblée] estre comme les autres allodiaux de nosdits pays), seulement au xves.; autre attest. signalée ds W. Bartzsch, Wortschatz des öffentlichen Lebens im Frankreich Ludwigs XI., 1937, p. 26; 2. 1521 allodial « propriété en franc-alleu » (Nouv. Coutumier gén., éd. Ch. A. Bourdot de Richebourg, t. 3, p. 1265, Coutumes de Bourbonnois, chap. XXIX, 422 : [...] s'il [l'héritage] est allodial corporel, dedans lesdits trois mois; ou incorporel, dedans six mois du jour de la possession réelle); 1748 masc. plur. allodiaux « biens allodiaux » (Montesquieu, Esprit des Lois, XXXI, 9 ds Littré 1863); sens non attesté dans la lexicogr. av. Besch. 1845. II.− Adj. 1463 al(l)odial « qui est tenu en franc-alleu » (Ordonnances des rois de France de la troisième race, éd. Pastoret, XVI, 5 ds W. Bartzsch, op. cit., p. 22 : Immeubles -feudalz et- alodiaulx); 1494 id. « id. » (Nouv. Coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg d'apr. Baldinger ds Z. rom. Philol., t. 67, 1951, p. 18 : Chaumont Bassigny 1494, 112, chose allodiale). Empr. au lat. médiév. allodialis, dér. de alodis (voir alleu), à savoir I 1 à l'adj. substantivé allodialis « noble possédant un alleu » (1262, Archives de la Cour des Comptes de Dauphiné, Registre Probus, fol. 12 ds Du Cange, s.v. allodiales, t. 1, p. 187 a : Interrogati si homines ipsius loci sunt taylliatiles, Responderunt, quod sic, exceptis Allodialibus vel Nobilibus, seu aliis quibus data est inde libertas); cf. aussi 1261 (homines allodiales, Chart. Lamb. Leod. 576, p. 127, 7 ds Mittellat. W. s.v. alodialis, 494, 6). I 2 n'est pas attesté en lat. médiév. À rapprocher de I 2 lat. allodialia (xviies., Vossius, De Vitiis sermonis, livre et chap. 2 ds Mén. 1750, s.v. alleu : ac allodialia sint patrimonialia et à majoribus transeuntia ad haeredem). II empr. à l'adj. al(l)odialis « qui a trait à un alleu » (entre 585 et 1280, Chart. Lux. IV 529, p. 625, 20 ds Mittellat. W. s.v. alodialis, 493, 68 : bona allodiali prescriptione ... subiecit), « possédé en propre, en franc-alleu » (entre 585 et 1280, Chart. Lux. IV 354 p. 451, 30, ibid., 494, 3 : vineam meam allodialem). Allodialité, 1590 dr. féod. (J. de Basmaison Pougnet, Paraphrase sur les coustumes d'Auvergne, p. 195 : [...] trante ans, par lequel laps de temps allodialité et franchise de franc fief ne s'acquiert contre le Roy).