ALLÉLUIA, interj. et subst. masc.
Étymol. ET HIST.
I.− Alleluia, 1. 1119
alleluie « dimanche de la septuagésime » (Ph.
de Thaon,
Li Cumpoz, 3321, Mall. ds
Gdf. : C'est termes... Que la lune en sun curs N'a nient mais de dis jurs
Alleluie encloant); ce sens disparaît vers 1282 (
Hist. Monast. S. Mariae Suession. ds
Du Cange s.v. alleluia);
2. a) 1223
id. plus spéc. dans la liturg. « court verset suivant le graduel » (
G. de Coincy,
Mir. de N.-D., ms. Brux. 9029, f
o210
d,
ibid. : Il n'est sequence n'
auleluie);
b) xviies. fig.
alleluia « louange » (M
mede Sévigné ds
Besch. 1845 : d'un style d'
alleluia);
3. xves.
alleluya « petite plante qui fleurit à Pâques » (
Grant Herbier, n
o14 ds
Gdf. Compl. :
Alleluya c'est ung herbe que l'on appelle pain a coqu).
II.− Alleluiatique, 1860 « (d'un verset liturgique) qui proclame la joie » (
F. Clément,
Hist. gén. de la mus. relig., p. 263 : On n'avoit pas encore introduit les Versets
alleluiatiques).
I sens 2 a, empr. à l'hébr.
halelou, 2
epers. de l'impér. plur. de
hillel « louer » et
iah forme apocopée de
Iehovah (
cf. M. Devic,
Dict. étymol. de tous les mots d'orig. orientale, s.v. alleluia et
Lok. 1927, p. 793) par l'intermédiaire du lat.
alleluia « louez Dieu » (
Tertullien,
Orat., 27 ds
TLL s.v., 1672, 68 : diligentiores in orando subjungere in orationibus ,,alleluia`` solent); p. ext. sens 2 b; sens 1 « dernier jour où l'on chante l'alléluia av. le carême » (à partir de l'expr.
alleluia clausum « alleluia clos » citée par
Du Cange s.v., d'où a. fr.
alleluyes encloses et
alleluyes encloans, cf. T.-L.,
s.v. alleluie); et sens 3 « plante qui fleurit au moment où l'église reprend ce chant ». II empr. au lat. chrét.
alleluiaticus attesté au même sens par S. Augustin (
In psalm., 105, 1 ds
TLL s.v., 1673, 19 : et hoc asserunt, quod omnes alleluiatici psalmi habeant in fine alleluia).