ALIÈNE, adj. et subst.
Étymol. ET HIST. − 1. xies. adj.
alien, aliene « étranger »
(Alexis éd. Ch. Storey, 417
). − 1475, Littleton ds
Gdf.; 1544 adj. des 2 genres
aliène « étranger (d'une chose) » (
Des Periers, trad. du
Lysis de Platon ds
Hug. : Lesquelles choses, veu que ne les sçaurions aprofiter, nous seroient
aliènes et estranges), seulement au
xvies., qualifié en ce sens de
vx mot par
Besch. 1845; 1942 repris par St-John Perse sous la forme substantivée;
2. 1635 « étranger, opposé (à un projet, un sentiment) » (
Monet,
Inv. ds
Gdf. :
Aliene, avers, ayant alienation, aversion de quelque chose. Son ame est
aliene de toute feintise); 1675 (
Bouhours,
Rem. nouv. sur la lang. fr., 26,
ibid. :
Aliène ne se dit point; et ceux qui disent, je n'en suis pas
aliène, pour dire, je ne suis pas éloigné de cet avis, je ne m'oppose pas à cela, parlent mal); qualifié en ce sens de
vieilli par
DG.
Empr. au lat.
alienus, adj. attesté au sens « d'étranger (d'un inanimé) » dep.
Plaute,
Poen., 1403 ds
TLL, 1570, 72; emploi substantivé,
Id.,
Capt., 146,
ibid., 1572, 76, au sens de « opposé à, ennemi de qqc. » dep.
Cicéron,
S. Rosc., 46,
ibid., 1474, 57. La graphie
alienne ne peut se justifier.