ALIZÉ, ÉE, adj. et subst. masc.
Étymol. ET HIST.
I.− 1573
alizé (
Dict. François-Lat., Paris, J. Du Puys, d'apr. Z. E. Dutko ds
Fr. mod. t. 3, p. 162 [sans attest.]); 1643
alisée (
Jannequin,
Voyage de Lybie ds Arveiller ds
Fr. mod., t. 25, p. 305 : un petit vent du Nort
Alisée); 1678
alizé (
Guillet,
Dict. du gentilhomme ds
Quem. t. 1 1959 : vents
alizés).
II.− Alizéen, 1575-84 (
Jamyn,
Œuvres, p. 924 ds
Gdf. Compl. : Contrees
alizeennes), attest. isolée; 1877 (
Littré Suppl.).
I orig. incertaine. Peut-être à rattacher aux descendants du lat.
lixare « lisser », proprement « lessiver », croisé avec
allisus (voir
lisser, lisse adj.) :
cf. a. prov.
lis « lisse, doux (en parlant du temps) », bas berr.
alizer « rendre uni, lisse », langued.
alisá « polir, lisser », béarnais
alisá « lisser » (ds
S. Palay,
Dict. du béarnais et du gasc. modernes, 1932), etc. (voir
FEW t. 5,
s.v. lixare). L'empr. à l'esp.
(vientos) alisios « vents alizés » (
Dauzat 1968,
DEI, EWFS2), n'est pas possible, ce mot esp. n'étant attesté que dep. 1884 (d'apr.
Cor. t. 1 1954,
s.v.) et étant au contraire prob. emprunté au fr. Une dér. du m. fr.
au lis du vent « dans la direction où le vent souffle » (Dutko ds
Fr. mod., t. 3, pp. 162-163) est difficile à comprendre tant du point de vue sém. que du point de vue phonét. D'autre part cette expr. assez rare est elle-même d'origine très obsc. : Dutko,
loc.cit., la fait remonter au frq. *
listia, FEW t. 5 au lat.
lectus « lit », et
Jal 1848,
s.v. lit du vent, au lat.
licium « chaîne de l'étoffe ». II dér. de
alizé; suff.
-éen*.