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ALIÉNATION, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1. 1265 dr. « transport d'une propriété » (Livre de Jost., 11 ds Gdf. Compl. : Les alienacions des fiez); 2. a) xives. alienation d'entendement « égarement » (Oresme, Œuvres morales, fo117 a, ibid. : ceux qui sont tombez en une frenesie ou alienation d'entendement); b) 1811 alienation mentale (Hanin, Vocab. méd., s.v., d'apr. Quem. t. 1 1959); 1847 id. « id. » (H. de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, éd. Bouteron, La Pléiade, t. 5, p. 1004 ds Fr. mod., t. 23, p. 298 : Selon quelques grands médecins aliénistes, le suicide, chez certaines organisations, est la terminaison d'une aliénation mentale...); 3. 1541 « éloignement, hostilité des esprits, désaccord » (Calvin, Saincte Cene, V, 459 ds Hug. : Combien qu'ilz ayent une fois conféré ensemble, neantmoins, il y avoit telle alienation, qu'ilz s'en retournerent sans aucun accord). Empr. du lat. alienatio au sens 1, jur. dep. Cicéron, Orat., 144 ds TLL, 1559, 3; de même en lat. médiév., avant 1280, Chart. Merseb, 359 ds Mittellat. W. : resignacioni seu alienacioni castrorum et civitatis; au sens 2 dep. Celse, 4, 2, p. 123 ds TLL, 1559, 67 : κ ε φ α λ α ι ́ α ς notae sunt... oculorum caligo, mentis alienatio, vomitus; au sens 3 dep. Cicéron, Har. resp., 47, ibid., 1559, 46 : hac nimia nonnullorum alienatione a quibusdam.