ALAMBIQUER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1552 « distiller » fig. (
Ronsard,
Amours de Cassandre, Œuvres, éd. Marty-Laveaux, I, 90, ds
Hug. : O toi qui es de moy la quinte essence, De qui l'humeur sur la mienne a puissance, Ou de tes yeux serene mes douleurs, Ou bien les miens
alambique en fontaine, Pour estoufer mon amour et ma peine, Dans le ruisseau qui naistra de mes pleurs). − 1611 (
Cotgr.); 1559 « distiller » au propre (
M. Sceve,
Microcosme, III ds
Gdf. Compl. :
Lambiquant l'or potable), très rare et considéré comme inusité à partir de
Fur. 1690; 1579-1619 « se torturer (l'esprit, etc.) » (
Larivey,
Le Laquais, II, 2 ds
Hug. : Jamais je ne
me suis alambiqué le cerveau à lire en Ronsard, Baïf, et autres qui composent à leur mode, et moy à la mienne); 1688
alambiqué part. passé adjectivé « exagérément compliqué et contourné » (
Bossuet,
Hist. des variations, 11, N. CLXXXIII, d'apr. J. Rey-Debove, A. Rey, H. Cottez ds
Fr. Mod., t. 36, p. 325 : Mais ils n'ont pas plutôt parlé nettement qu'ils s'égarent dans des discours
alambiqués).
Dér. de
alambic*; dés.
-er.