ÉPAIS, AISSE, adj.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 subst.
el plus espès en parlant d'une mêlée, d'une bataille (
Roland, éd. J. Bédier, 3529);
2. ca 1150 « dense, compact »
espesse pluie (
Wace,
St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 237);
xives. « qui manque de fluidité » (
Recettes méd., 2 ds T.-L.);
3. ca 1160 en parlant d'un corps à trois dimensions et par opposition à la longueur et à la largeur (ou à la hauteur)
mur espès (
Enéas, 441 ds T.-L.);
4. av. 1564 « dont l'aspect extérieur est massif, grossier, lourd, pesant » (Calvin ds
Dochez); 1677
un homme épais (
Miège). La forme a. fr.
espes, encore en usage au
xviies. est issue du lat. class.
spissus « épais, dense, compact »; la forme mod.
épais est due par une évolution analogue à celle de
roide, raide, à l'infl. de l'a. fr.
espeis, espois (
ca 1200 ds T.-L.) qui existait à côté de
espes. Les formes
espeis, espois sont elles-mêmes issues d'un croisement de
espes avec le subst. a. fr.
espeisse, espoisse « épaisseur » (
xiies. ds T.-L.) et le verbe a. fr.
espeissier, espoissier « épaissir » (
xiies.,
ibid.), du lat. pop. *
spissia, *
spissiāre, class.
spissare « rendre épais ».