AIGUADE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1541
egade « approvisionnement d'eau pour un navire » (
La Borderie,
Discours du Voyage de Constantinople, ds
Gdf. Compl. : Qui eust veu lors toute nostre brigade Qui paravant avoit faulte d'
egade, De malvoysie et vin cler se remplir, Le jour entier a bien boire accomplir); 1552
aiguade «
id. » (
Rabelais,
Œuvres, éd. Marty-Lavaux, Paris, 1868-903, IV, 2 ds
Hug. : Ce pendent que les chormes des naufz faisoient
aiguade). Sens considéré comme
vieilli à partir de
Besch. 1845; 1611
aiguade « lieu où les navires font provision d'eau » (
Cotgr. :
Aiguade. A watering, a taking in of fresh water; also, a place of watering, for shippes).
Plutôt qu'au prov.
aigada (hyp. de
Dauzat 1968,
Bl.-W.5,
EWFS2) dont le sens « provision d'eau » n'est attesté qu'en prov. mod. (voir
Mistral t. 1 1879,
s.v. eigado; l'a. prov.
aigada n'a que les sens d'« inondation, marée, alluvion », voir
Rayn., Levy,
Prov.) pourrait être emprunté, avec influence de
aigue*, à l'esp.
aguada « provision d'eau », attesté dep. 1440 (Díaz de Games d'apr.
Cor. t. 1 1954, p. 58) et dér. de
agua « eau », du lat.
aqua (eau*).