AGUET, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1. 1065
aguet « embuscade » dans un texte de lat. médiév. (
Concile d'Elne, chap. 73 ds
Du Cange s.v. aguayt, t. 1, 149 a : Si quis vero infra hanc trevam se miserit in
Aguet, vel ipsum
Aguet stabilitet pro morte vel apprehensione alicujus hominis, aut pro apprehensione alterius castelli, et tamen si hoc agere non potuerit, similiter emendet ad judicium Episcopi, etc.);
ca 1090 agn.
aweit « guet-apens, piège » (
Lois de Guillaume le Conquérant, I, Chevallet ds
Gdf. : De
aweit prepensed [« en guet-apens, avec préméditation » selon
FEW t. 17
s.v. *
wahta])
; 1160
agait «
id. » (
Rou, 2
ep., 155, Andresen ds
Gdf. : Dejuste la cité un
agait establi);
2. 1160
id. « vigilance » (
Ibid., II, 531, Andresen, ds T.-L. : li reis est en
agait De destruire tun cors); d'où
3. a) dernier tiers du
xiies.
en agait « en train de guetter, en embuscade, en éveil » (
J. Bodel,
Chanson des Saxons, 3031, éd. Michel ds
G. Cohn,
Bemerkungen zu A. Toblers Altfr. Wörterbuch ds
Arch. St. n. Spr. t. 142, p. 218
s.v. agait : estre en
agait);
b) 1636
être aux aguets « veiller » (P. Ph. Le
Monet,
Invantaire des deux lang., françoise et lat., p. 24 :
Etre aus Aguets : Excubo... Prospeculor... Excubias, vigilias, agere).
Aguet empl. isolément est usité jusqu'au
xvies. inclus. Ds
Fur. 1701 on lit :
aguet. Ce mot vieillit. On ne le dit plus qu'au plur. De nos jours on ne l'emploie plus que dans la loc. adv.
aux aguets.
Déverbal de l'a. fr.
agaitier « guetter, être aux aguets, en embuscade »,
(aguetter*
).