AGRÉGER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1. Mil.
xiiies. abs. « amasser (des biens, des richesses) » (
Marcoul et Salemon, Ms de S. G. f
o116 v
o, col. 3 ds
La Curne t. 1 1875 : Qui ne velt travailler, Si ait petit loier : Ce dit Salemon. Ne
soi ains
agreger, N'au besoi[n]g travailler; Marcoul li respont), attest. isolée;
2. xves. « réunir qqc. à qqc. » (
Jard. de santé, I, 419, impr. La Minerve ds
Gdf. : En meslant les choses qui
aggregent deux intencions); 1483
agréger qqc. à la couronne « unir, réunir » (
Ord., XIX, 323 ds
Gdf. Compl. : Icelluy hommage et droit de fief unissons, joingnons et
aggregeons a nostredite couronne inseparablement);
3. 1549 « réunir à un corps constitué » (
R. Estienne,
Dict. fr.-lat. : Nommer aucun pour
estre aggregé au college des Augures); 1740 en partic.
agrégé en Droit (
Ac. : [...] les
Agrégez en Droit, ou simplement les
Agrégez. On appelle ainsi des Docteurs en Droit, dont la principale fonction est d'assister aux Thèses et aux examens),
cf. 1755 (
Encyclop., s.v. docteur : Il y a dans la plûpart des facultés de Droit, outre les professeurs, des
docteurs aggregés, dont le premier établissement fut fait à Paris en vertu d'un decret de la faculté de Droit de l'an 1656, homologué au Parlement : on les appelloit alors tous
docteurs honoraires, aggrégés à la faculté [...] Ces docteurs honoraires
aggrégés, qu'on appelle communément
aggrégés d'honneur, sont nommés sans concours par la faculté, à mesure qu'il y a quelque place vacante [...] La fonction de ces
docteurs aggrégés consiste à assister aux assemblées et cérémonies publiques de la faculté, et aux thèses et examens, où ils peuvent interroger et argumenter);
4. 1766 spéc.
agrégé « professeur de l'enseignement secondaire ayant été reçu au concours de l'Agrégation* » (
Lettres Patentes du 3 mai 1766 ds
B. officiel de la Société des Agrégés, n
o162) puis 1808 «
id. »
(Décret du 17 mars 1808, ibid.).
Empr. au lat.
aggregare (de
ad et
grex, gregis « troupeau ») « réunir » dep.
Cicéron,
Mur., 16 ds
TLL s.v., 1321, 46 avec compl. d'obj. désignant une pers.; dep.
Quintilien,
Inst., 9, 2, 107,
ibid., 1322, 14 avec compl. d'obj. désignant un inanimé; emploi abs.,
Itala, Ioel, 2, 16,
ibid., 1322, 38.