AGRÈS, subst. masc. plur.
Étymol. ET HIST. − 1. a) 1121 agn.
agreie fém. « équipement » (
Voyage de St Brendan, 1498 ds
Mod. Lang. R. 21, p. 393 : Mercïent Deu de lur veies E de tutes lur
agreies);
b) ca 1160
agrei «
id. » (
Wace,
Rou, I, 1876, p. 107, Andresen ds
Jal2: Le chastel ferai tel e metrai tant d'
agrei Bien vus purrez defendre e de cunte et de rei);
c) ca 1180-1190 agn.
agrei « harnais, équipement d'un cheval » (
Huon de Rotelande,
Protheselaus, Richel. 2169, f
o25b ds
Gdf. : Baillé li unt tut l'
agrei De son demené palefrei);
2. 1491
aggrais plur., mar. « différentes parties du gréement qui servent à la manœuvre d'un bateau » (
Jaligny,
Hist. de Charles VIII, 2
epart., p. 613 ds
Jal2: j'y envoyai [à Rouen]... querir mon lieutenant, lequel estoit allé mener des
aggrais à Honnefleur pour armer vos navies); pour ce même sens mar.
FEW t. 16,
s.v. greida, indique à tort, semble-t-il, la forme de fr. mod.
agrès dep. Fournier 1643;
G. Fournier,
Hydrographie contenant la théorie et la pratique de toutes les parties de la navigation, p. 1, porte
agreilz;
3. p. ext. 1898 (
Nouv. Lar. ill. I :
Agrès [...] Gymn. Appareils : cordes, échelles, perches, etc., qui garnissent un portique. V. Gymnastique, Portique).
1 déverbal de
agréer2*
(agreier) « équiper, mettre en état » plutôt qu'emprunt à l'a. nord.
greidi (
cf. De Vries Anord. 1962) « attirail, ustensiles, équipement » empl. surtout en poésie, l'
a initial s'expliquant en outre plus facilement pour une forme verbale que pour un subst.; 2 déverbal de
agréer2* « gréer un navire ». Les formes 2 et 3 sont devenues plur., car elles désignent différents accessoires que l'on pourrait énumérer. L'étymon néerl.
gerei (
cf. De Vries,
Nederl., 1963) « apprêts, provision, fournitures, harnachement, ornement » fait difficulté à cause de la voyelle de la première syllabe.
Pour éviter les rencontres homon. avec les mots de la famille issue de
gré, les termes mar. de cette famille ont presque tous été supplantés par des formes simples :
agréer2* par
gréer*
, agréement (début
xviies., « action d'agréer ou de gréer un navire »,
Mémoire anonyme sur la conservation des vaisseaux dans les ports de Brest, Brouage et le Havre de Grâce, ms. Bibl. nat., n
o9594; f
o35 ds
Jal1− 1783
id. « gréement »,
Encyclop. Méthodique, Marine, p. 26) par
gréement*
, agréeur* par
gréeur*;
agrès a conservé son
a-, l'homon. ne jouant pas dans ce cas avec les mots de la famille issue de
gré, mais peut-être aussi à cause de l'existence du fr.
grès, de sens différent.