AGONIE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1. a) Ca 1160
aigoine « angoisse » (
Alexandre le Grand, ms. de l'Arsenal 5 ds T.-L. : Del fil Felip lo rei de Macedoine Qui... E tot lo mont mist en si grant
aigoine);
b) 1597 réfection sav.
agonie «
id. » (
G. Bouchet,
Serees II, 115 ds
Gdf. Compl. : [...] Estant en ceste
agonie, il entend rire sa femme); sens vieilli apr. le
xvies. (
cf. Hug. et
Dub.-Lag. 1960);
2. spéc. 1559 « angoisse du moribond et son dernier combat contre la mort » (
Amyot,
Sylla 175 ds
Gdf. Compl. : Il passa la nuict en grande
agonie) mais on trouve encore en 1580 ds Montaigne la précision
agonie de la mort (
Hug.).
Au sens 1 empr. au gr. α
̓
γ
ω
ν
ι
́
α « lutte dans les jeux, puis en gén., d'où agitation, angoisse » (
cf. Bailly); au sens 2 empr. au lat. chrét.
agonia (du même mot gr.) « angoisse » et p. ext. « angoisse de la mort » (
Vulgate, Luc 22, 43 ds
Blaise 1954 : et factus in agonia prolixius orabat).