AGOGIQUE, subst. fém. et adj.
Étymol. ET HIST. − 1. 1897-1900 subst. fém. mus.
agogique, V. d'Indy, Livre I, p. 124,
supra; 1908
id. (
P. Lalo,
Esquisse d'une esthétique musicale sc., p. 300 : L'«
agogique », fondée sur les nuances de l'intensité relative, ne peut guère s'étudier que dans les œuvres modernes);
2. 1897-1900 adj. mus.
id. « qui a rapport à l'agogie » (
V. d'Indy,
Cours de composition musicale, Livre I, p. 168 : C'est une pièce [le motet ,,Hodie Christus natus est``] présentant de nombreux contours
agogiques).
1 empr. à l'all. mod.
Agogik « légères modifications de rythme dans l'interprétation d'un morceau de musique par opposition à une exécution exacte et mécanique », 1884 (
E. Thiel,
Sachwörterbuch der Musik, Kröners Taschenausgabe Bd 210, 1962 : Riemann,
Musikal. Dynamik u. A[
gogik]). Le concept a été créé en 1884 par le musicologue all. Hugo Riemann qui a formé ce mot à partir du lat.
agogē
(du gr. α
̓
γ
ω
γ
η
́ « mouvement musical »), attesté au sens de « suite de sons » dep. le
ive-
ves. apr. J.-C. (
Martianus Capella, 9, 958 ds
TLL s.v., 1410, 80 : nunc maxime diatono utimur. Sed horum alia modulamur per agogen, alia per plocen. Per agogen est cum per ordinem sonus sequitur, ploce autem dicitur cum diversa sociamus). À rapprocher de ce sens celui du fr.
agogé 1838 (
Ac. Compl. 1842 :
Agogé s. f. [...] Mot emprunté du grec, par lequel les anciens indiquaient la forme mélodique, relativement à la succession des sons ascendants et descendants); 2 est le fr. 1 senti et empl. comme adj. Il existe un rapp. analogue entre l'adj. fr.
esthétique* et le subst. fr.
esthétique*, lui-même empr. à l'all.