AGIO1, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1679 fin. « bénéfice réalisé sur la différence entre la valeur nominale et la valeur réelle des monnaies » (
Savary,
Parf. Nég., II, 154 ds
Boulan 1934, p. 19 : jusques à deux et demy pour cent d'
agio); synon. de
bénéfice (
Kuhn 1931, p. 117).
Empr. à l'ital.
aggio (
agio en a. ital.
Batt. t. 1 1961) terme de banque, attesté dep. 1350-1530 (
Lettere e istruzioni dei Dieci di Balia 2-59,
ibid. : Se li facessimo dare [i denari] in Vinegia o in Bologna, messer Otto abbia a pagare i cambi e gli aggi alle sue spese). L'ital.
aggio est prob. formé de l'ital.
agio « aise », hyp. avancée par
DIEZ5,
Scheler 1888,
DG, Bl.-W.5, et avec réserve par
Batt., Migl.-Duro 1965,
Devoto,
Avviamento alla etimol. ital. s.v., et
Devoto-Oli,
Vocab. illustr. della lingua ital., 1967. L'ital.
agio plus anciennement
asio peut avoir été emprunté lui-même soit à l'a. prov.
aize « aise, plaisir » attesté dep. le mil.
xiies. (
Giraud le Roux,
A la mia fe ds
Rayn.) hyp. avancée par
Migl.-Duro 1965,
Devoto,
op. cit., Devoto-Oli,
op. cit., soit à l'a. fr.
aise (aise*
) au sens de « bien-être [résultant de la bonne marche des affaires] » de là sans doute, p. méton. « bénéfice » hyp. retenue par
Batt., soit au lat. médiév.
aisium terme de dr. féod. (tiré de l'a. fr.
aise au sens de « terrain vague adjacent aux champs »), signifiant « droit d'usage sur les biens communaux », d'où p. méton. « bénéfice supplémentaire » (
cf. Du Cange s.v. aisantia; Nierm. t. 1 1954-58
s.v. aisia, aisamentum). Le sens se serait ensuite appliqué dans la lang. de la banque, au bénéfice d'une opération commerciale. La forme
agiot (
Ac. 1718) est explicable soit d'apr. les dér.
agioter, agiotage avec l'intercalation d'un
-t- euphonique (
Littré), soit par assimilation à la finale fr.
-ot (
Brunot t. 6, pp. 168-169).