AFFLIGER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − Mil.
xiies. « frapper durement, accabler, tourmenter » (
Liv. des Ps., Cambridge, LXXVII, 40 ds
Gdf. Compl. : Par quantes fiedes le purvuchierent el desert,
affligerent lui en sultiveté); début
xiiies. «
id. » (
Li Sermon saint Bernart, éd. Foerster, 89, 7 ds T.-L. : Cum longement serai ju tormenteiz en travail et en dolor ed
affliiez de mort tote jor); av. 1701 par affaiblissement pronom. « s'attrister » (Boileau ds
Fur. 1701 : Pourquoy à la lecture de mes satires, aimez vous mieux vour
affliger avec les ridicules, que de vous rejouïr avec les honnêtes gens).
Empr. au lat.
affligere attesté au sens propre « jeter à terre, abattre » dep. Plaute (
Rud., 1010 ds
TLL s.v., 1233, 6 : adfligam ad terram te), fig. « frapper, tourmenter (physiquement) » (
Cicéron,
Pis., 85 ds
TLL s.v., 1234, 43 : qui [milites] cum uno genere morbi adfligerentur neque se recreare quisquam posset); «
id. (moralement) » (
Id.,
Verr., 3, 37,
ibid., 1236, 48 : Siculos superioribus edictis satis perdiderat atque adflixerat). A supplanté l'a. fr.
afflire, de formation pop. (
xes.,
S. Léger ds
Gdf.).