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AFFIDÉ, ÉE, adj. et subst.
Étymol. ET HIST. I.− Adj. a) 1567 tesmoins affidez « témoins dignes de foi, à qui on se fie » (J. Papon, Rec. d'arrestz notables, 492 a ds Barb. Misc. 7, 1 : Des cent cinquante tesmoins ouïs pour le dit Martin Guerre, y en avoit XXX ou XL assurees que l'accusé estoit Martin Guerre, dont six estoient affidez...), d'où b) 1748 pris en mauvaise part « à qui on se fie pour quelque mauvais coup » (Montesquieu, Esprit des Lois, XXXI, 20 ds DG : Il envoie devant lui des gens affidés). (Cf. dès 1690, Fur. s.v. : Les plaideurs de Bénéfices ont toujours quelque partie affidée, qui est leur confidentiaire.) II.− Subst. a) 1701 « accordé, fiancé » dr. (Fur. : Affidé, ée [...] Il est aussi substantif : C'est son affidé; c'est son affidée; c'est-à-dire son accordé, ou son accordée, en stile de Notaire). − 1752, Trév.; b) 1752 nom des Académiciens de Pavie (Trév. : Affidés [...] C'est le nom des Académiciens de Pavie dont la devise est un héron avec l'étoile de Mercure et pour ame ce mot latin, Utraque felicitas); c) en mauvaise part 1829 « partisan, complice » (Boiste); cf. 1771 (Trév. s.v. : Il n'est pas du style noble); d) 1842 dr. anc. « vassal reçu sous la sauvegarde de quelqu'un à de certaines conditions » (Ac. Compl. s.v. affidé ou affié). I a, II a et d empr. au lat. médiév. jur. affidare, très largement attesté, notamment dans les domaines ital. et prov. (Du Cange s.v. affidare et affidati) : cf. a. prov. afiar, affidar, affizar (Rayn.), béarnais, gasc. afidà « confier, fier », afidàt « attaché, fidèle » (S. Palay, Dict. du Béarnais et du Gascon mod., 1932); au sens de « s'engager par serment » (Charta Philippi Augusti [1165-1223]) ds Martène, Ampliss. collect., I, 1053 ds Du Cange s.v. affidare (Mathaeus Viarius et plures alii ad tenendum bona fide Affidaverunt); au sens de « se fiancer (avec qqn) », (Chron. Namnet., c. 35 ds Nierm. t. 1 1954-58 : Affidavit eam); au sens de « recevoir son patronage », 1240, Cart. S. Victor de Marseille, fol. 181 ds Du Cange, ibid. : Nos R. Berengerius Comes Provinciae omnes subditos, amicos ac valitores nostros Affidamus, et sub guidagio et protectione nostra recipimus. II b empr. à l'ital. affidati (Tomm.-Bell. 1929 s.v. affidati : nome d'Academici di Pavia e di Bologna. Non si sa se nel senso di quasi vassalli, o di assicurati, o di confidenti, o di commessi all'altrui fede). − I b et II c ext. de sens à partir de I a. Bien que l'ital. affidato soit attesté comme adj. et comme subst. av. 1306 (Barb. Misc. 7, 1 pp. 303-304; Wind 1928, p. 178; Sar. 1920, p. 55; Kohlm. 1901, p. 27) l'hyp. d'un empr. à l'ital. n'est guère acceptable ni pour l'emploi adj. (l'ital. signifiant « confié, qui est remis ou se remet en toute sécurité aux soins de qqn », Batt., Tomm.-Bell. 1929) ni pour les emplois jur. (ceux-ci étant naturellement issus du lat. médiév.); l'ital. ne connaît pas l'emploi péj. correspondant à celui du fr. − Cf. le doublet pop. affier*.