AFFECT, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1942
affect, psychol. et psychanal. « état affectif élémentaire » (
P. J. Jouve,
Tombeau de Baudelaire, éd. du Seuil, Paris, p. 14 ds
Rheims 1969 : Ces condamnations ont précipité l'
affect angoissé de Baudelaire dans un tourment continuel, de révolte inutile, de détachement accompagné d'attachement et de revendication); 1946
id. «
id. » (
E. Mounier,
Traité du caractère, p. 438 : (...) dans l'ombre du moi, une charge émotive, l'«
affect »
, [entre guillemets dans le texte] qui reste agressive et disponible, prête à se porter sur d'autres objets ...); 1951
id. «
id. » (
A. Malraux,
Les Voix du silence, 318 : Comme toute conversion, la découverte de l'art est la rupture d'une relation entre un homme et le monde. Elle connaît l'intensité profonde de ce que les psychanalystes nomment les
affects).
Empr. à l'all.
Affekt « mouvement ou état affectif impétueux » (
Hehlmann,
Wörterbuch der Psychologie6, Kröner, Stuttgart, 1968,
s.v. Affekt : R. Heller,
Das Wesen der Affekte, 1946
2), spécialisé comme terme de psychanal., surtout à partir des premiers travaux de
Breuer et de
Freud,
Studien über Hysterie, 1895 (
cf. Laplanche et
Pontalis,
Vocab. de la psychanal., 1967
s.v. affect). All.
Affekt dep. 1526 (
Polit. Korresspond. von Strassburg, I, 263 d'apr.
Kluge 1967; empr. au lat.
affectus « état, disposition de l'âme » dep. Cicéron (
Tusc., 5, 47 ds
Gaff.). Du même étymon lat. l'a. fr.
affect(e) « sentiment, passion » : 1180
affecte s. f. (
Expl. du Cant. des Cant., ms. du Mans 173, f
o69 v
ods
Gdf. s.v. affecte : Des quatre vertuz principals E des
affectes naturals Nos fait un bel ordenement.); 1226-1250
affet s. m. (
Bible, Richel. 899, f
o250 c ds
Gdf. s.v. affect : Il trespasserent outre en
affet de cuer, ce est en entalentement de cuer). Le sens d'« état, disposition » existe encore au
xvies. (
Hug.).