AFAUBRETTI, IE, adj.
Étymol. ET HIST. − 1920,
supra.
Issu par métathèse d'un terme région. du Centre,
afauberti (
Jaub. t. 1 1855 :
Afauberti, adj. Ahuri, qui prend un mauvais chemin, qui tourne mal), part. passé d'un verbe dial.
af(f)aubertir (
A. Thibault,
Gloss. du Pays blaisois, Blois, 1892 :
Affaubertir, va. Ahurir, « abager » : Un grand
affauberti, un grand détraqué). À rapprocher de l'a. fr.
afouberter « tromper qqn »
xiiies. (
Haisel,
Des .III. dames qui troverent l'anel au conte ds
Montaiglon et
Raynaud,
Rec. gén. fabliaux des XIIIeet XIVes., t. VI, p. 7 : Cil fu li mieus afoubertez, Qu'ivresce et force, ce savez, Engignerent les autres deus, Mès cil fu droit maleüreus), verbe dér. de l'a. fr.
fuberter « tricher », 1262 (
A.-D. de La Halle,
Congié, Coussemaker, p. 275 ds
Gdf. s.v. foberter : Chascuns fuberte en ceste vile), ce dernier verbe étant lui-même dér. de l'a. fr.
foubert « sot, jobard », mil.
xiiies. (
Li vers de le mort, 139, 6, éd. C. A. Windahl, Lund, 1887 ds T.-L.
s.v. : Qui de le crois ne se remort En cui Dieus por nos soffri mort, Ne jüera mie a foubert; Ains avera ce qu'il dessert).
Foubert est emprunté au nom de pers. germ.
Fulbert, voir
Gdf. qui cite l'anthropon.
Foubert, s.v. fobert, et
Sain. Autour Sources 1935, p. 57 :
Faubert ou
Foubert. Le procédé qui consiste à exprimer le concept « sot » par un anthropon. est fréq.;
cf. a. fr.
bernart « sot »; peut-être un rapprochement a-t-il aussi été fait avec
fou, Sain.,
loc. cit. L'hyp. de Schultz ds
Z. rom. Philol., 18, 134, qui voit l'orig. de ce sémantisme dans
Fulbert, nom de l'oncle d'Héloïse, est peu vraisemblable. L'alternance
-ou-/-au- est peut-être due à l'influence de l'adj.
faux. Cf. Schultz-Gora ds
Z. rom. Philol., 32, p. 461.