ADULATEUR, TRICE, subst. et adj.
Étymol. ET HIST.
I.− Adulateur. A.− Subst. 1370 « flatteur servile » (
Oresme,
Éth., IV, ch. 6, 70a, éd. Menut, p. 238 : Mais as
adulateurs, mentëeurs, flatëeurs, il donnent moult de choses ou a autres selon aucune autre plaisance ou mauvaise delectation [
cf. Aristote,
Éth., IV, ch. 1, § 34, éd. Garnier, p. 153 : τ
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α
́]; se répand à partir du
xvies. 1521 «
id. » (
P. Gring.,
Men. prop., III ds
Gdf. Compl. : adullateur); 1554 «
id. » (
Gruget,
Div. leç., I, XXV,
ibid. : Quelqu'un luy demanda [à Diogène le cynique] quelle morsure de beste estoit la plus dangereuse, et luy respondit : quant aux bestes furieuses, celle du mal disant, et quant aux douces, celle de l'
adulateur).
B.− Adj. 1740 « qui flatte servilement (qualifie des pers.) » (
Gresset,
Édouard, III, 8 ds
DG : peuple
adulateur); 1
erquart du
xixes. «
id. » (qualifie des inanimés) (
Lamartine,
Méd., XIX ds
Littré : Si pour caresser sa faiblesse, Sous tes pinceaux
adulateurs, Tu parais du nom de sagesse Les leçons de ses corrupteurs...), cet emploi est limité à la poésie et au style soutenu (
Ac. 1832).
II.− Adulatrice. A.− Subst. 1718 « pers. flatteuse » (
Ac. : adulatrice. Celle qui donne d'excessive loüanges pour quelques veuës particulières);
B.− Adj. 1820 « qui a pour but de flatter (d'un inanimé) » (
Lamartine,
Prem. médit., préface ds
DG : Cet homme... qui mendiait dans des dédicaces
adulatrices l'aumône des riches financiers du temps pour payer ses faiblesses).
I empr. au lat.
adulator attesté au sens A dep.
Sénèque le Père,
Controversiae, 7, 3 (18), 9 ds
TLL s.v., 876, 46 : Cicero male audiebat tamquam nec Pompeio certus amicus nec Caesari, sed utriusque adulator;
cf. 1260-70,
Albert. M.,
Politica, 58r, p. 5369, 2 ds
Mittellat. W. s.v., 257, 57 : est enim demagogus δ
η
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μ
ο
υ adulator... quia in concionibus laudibus populi quaerit placere populo. Pas d'emploi adj. en lat. Le mot sav.
adulateur évince le mot demi-sav.
adul(
i)
erres (cas suj.),
ca 1270 (
Introd. d'astron., Richel. 1353, f
o56a ds
Gdf. : Il est trichierre et adulierres) /
adul(e)eur (cas régime) 1404 «
id. » (
Christ. de Pisan,
Charles V, I, 10, Michaud,
ibid. : Comme sont les aduleurs ou flatteurs, portans venin angoisseux). II empr. au lat.
adulatrix subst., désignant un inanimé abstr. + datif (
Tert.,
De anima, 51 ds
TLL s.v., 877, 4 : alia est... ratio pietatis istius, non reliquiis animae adulatrix sed crudelitatis etiam corporis nomine adversatrix); désignant des pers., emploi abs. (
Treb. Pollio,
Claud., 3, 7,
ibid., s.v. adulator, 376, 61 : adulator... senatus, adulator populus Romanus, adulatrices exterae gentes); pas d'emploi adj. en lat.