ADMIRER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1. a) 1360 trans. emploi avec adv. de prix « faire cas de, estimer (qqn) » (
Froissart,
Chron., éd. Luce, I, 51 ds
Gdf. : Et a ce temps de donc il
amiroient et prisoient assez petit les Engles);
b) 1566 « éprouver de l'admiration (pour qqn) » (
Rivaudeau Complainte, 3, éd. Mourain de Sourdeval ds
Hug. : Au moins en
amirant la personne que j'aime, Sauroy-je regarder quelquefois à moi-mesme);
2. 1468 réfl. « se demander avec étonnement » (
G. Chastellain,
Chron. du D. Phil., VI ds
Gdf. : Et s'
ammiroient comme povoit naistre en ung si jeusne corps une telle gravité). Dans la lang. class. « considérer, constater avec surprise »; 1644 (
Corneille,
Pomp., 508 ds
Œuvres, éd. Marty-Laveaux, t. XI, p. 31 : Achilles même, épouvanté d'horreur De ces quatre enragés
admire la fureur).
Du lat.
admīrari; réfection étymol. coexistante à partir du
xves. (
soy admirer ds
Heillemann,
Der Wortschatz von G. Ch., 122); concurrence puis supplante a. fr.
merveillier et
esmerveillier, trans. et réfl., de même sens. Lat.
admirari trans. au sens de « éprouver de l'admiration pour », + obj. inanimé dep. Térence (
Eun., 250 ds
TLL s.v., 741, 33), + obj. animé dep. Cicéron (ds
TLL s.v., 742, 44 sq); sens 1 a semble affaibli par rapport au lat.; 2 « se demander avec étonnement (+ interr. indir.) » dep. Cicéron (
Inv., 2, 125,
ibid., 744, 3 : ipsum secum admirantem, quidnam contra dici possit); « s'étonner devant qqc. » Cicéron (
de Orat., 1, 237 ds
Gaff. : impudentiam alicujus).