ADJURER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1. xiiies. « se lier (par un serment) », emploi pronom. (
Vie de S. Thom., 505 ds
Michel,
D. de Norm., t. III ds
Gdf. : Ceo fu la fin, que tuz granterent La volenté le rei et si s'
ajurerent). − 1611 (
Cotgr. s.v. : ... to sweare earnestly unto), d'où
xves. « Faire des injonctions impératives, conjurer » (
Gloss. fr.-lat. ex Cod. 7684, ds
Du Cange s.v. adjurare : Ajurer, obtestari); début
xvies. «
id. » (
J. Le Maire,
Illustr., III ds
Gdf. Compl. : Par tous les Dieux, je t'
adjure que tu ne vueilles tuer mon cygne);
2. 1225 « faire promettre par serment » (
Lancelot du Lac, 1
rep., chap. 36, éd. 1488 ds
Gdf. : Gallehaut, faict messire Gauvain, qui tous nous
avez ajurez, par le serment que je vous conjuray ores que y vouldriez vous avoir mis). − 1611 (
Cotgr. s.v. : ... to exact an oath of, to put into his oath).
Empr. au lat.
adjurare, attesté dep. Plaute au sens de « promettre (avec serment) » (
Menaechmi, 616 ds
TLL s.v., 713, 4 : per Iovem deosque omnis adiuro... me isti non nutasse);
cf. lat. médiév., 1127-1128 «
id. » (
Galbertus, clericus Brugensis,
Passio Kardi Boni, comitis Flandriae, 47
inds
Mittellat. W. s.v., 198, 46 : ut... contra eum omnes... adjuraverint se nullo modo... illum in comitem... recepturos); au sens de « faire promettre par serment, conjurer (de faire qqc.) » dep. lat. chrét., fréq. dans l'
Itala et la
Vulgate ds
TLL s.v., 713, 24-42. Noter emploi « conjurer (les esprits), les sommer de sortir du corps des possédés »,
Lact.,
Inst., 2, 15, 3 ds
Blaise 1954.