ADJUGER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1. Apr. 1173
ajugier « juger » (
Aiol et Mirabel, éd. Förster, 6890 ds T.-L. : Et le mont et le mer as toute a
ajugier); 1250 « condamner » (
Bible, B. N., ms 899, f
o83d ds
Gdf. : Quant home fera pechié qui est a espeneir par mort, et il
sera ajugiez a mort et penduz au gibet, sa charoigne ne sera pas longuement el fust). − 2
emoitié
xvies. ds
Hug.;
2. 1243 « attribuer qqc. à qui de droit, par jugement » (Ph.
Mouskes,
Chron., 12 951 ds
Gdf. Compl. : Tant qu'al tans le fort roi Lotrot De Danemarce qui moult sot, Couvint
ajugier la contree Son fil, par sort ki fu gietee); 1539 « attribuer au plus offrant (dans une vente) » (
Estienne,
Dict. fr. lat. : Adiuger, adjudicare. adiuger aucun a ung autre comme son serf).
Du lat.
adjudicare au sens 2 « attribuer par jugement » dep.
Plaute,
Men., 188 ds
TLL s.v., 702, 28, devenu en lat. chrét. synon. de
judicare : Tert.,
Nat., 1, 4,
ibid., 703, 4 : cum sit humanius occulta manifestis adiudicare, quam manifesta de occulto praeiudicare; a pris le sens de « condamner » aussi en lat. chrét.,
cf. Hier.,
In Math., 3, 2,
ibid., 702, 58 : cruci adiudicatus; d'où 1.
Ajugier forme anc. encore ds
Rich. t. 1 1680.
Adjuger par réduction normale de
-ier à
-er apr.
g ou
ch, dep.
xiiies. (ds
Gdf. Compl. et T.-L.).