ACTIF, IVE, adj. et subst.
Étymol. ET HIST.
I.− Adj. 1. 1160 « (en parlant d'une pers.) qui est dans la vie active, laïc, par oppos. à
contemplatif »;
vie active « vie séculière, p. oppos. à
vie contemplative » (
Benoit de Ste Maure,
Chron. ducs de Norm., éd. Fahlin, 13 355 : Soz icez [chanoine e clerc] vit li ordres lais, E cist en sostiennent le fais.
Actif sunt qui si faitement Vivvent au siècle activement, E
vie active est apelee);
2. 1360 « qui déploie de l'énergie, travailleur » (
Oresme,
Éthique, Table ds
Gdf. Compl. : Actif est de action, et selon ce l'en dit que ung homme est
actif, qui est praticien et bien besognant);
3. 1576
debtes actives « dettes pour lesquelles on est créancier » (
J. Bodin,
République, VI, 1, ds
Hug. : Le Senat craignoit les registres et enseignemens publiques, qui decouvroient les biens d'un chacun et les
debtes actives et passives).
II.− Subst. 1. xives. gramm. « forme verbale qui exprime l'action » (Ch.
Thurot,
Extraits de divers mss lat., p. 185 : Quans genres de verbe sont? Vuiex? l'
actif, le passif, le neutre, le déponent et le commun);
2. par substantivation de I 3, fin. « ensemble des biens possédés », 1762 (
Pt Rob.).
Empr. au lat.
activus dep.
Sénèque,
Épist., 95, 10 ds
TLL, 445, 19, terme philos.
(philosophia activa « philosophie pratique, morale » opposée à
contemplativa), emploi fréq. en lat. chrét.;
cf. avec I 1
activa virtus ds
Aug.,
Civ., 14, 22,
ibid., 445, 26, de même lat. médiév. 590-604
Grégoire Le Grand,
Ép., 7, 4 ds
Blaise 1954 (per activam igitur vitam prodesse proximis); terme de gramm., adj., déjà en b. lat. (
Char.,
Gramm., I, 164, 22 ds
TLL, s.v., 445, 34 : verborum genera sunt quinque, activum ut
lego scribo), subst. en lat. médiév. (?) 695 (
Aldhelmus,
Ad Acricium, 135 ds
Mittellat. W. s.v., 135, 9 : participia venientia... ab activo... ut fugiturus).