ACRIMONIE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1. Sens propre
a) 1539 « acuité (d'une sensation reçue) » (
J. Canappe,
Tables anat., IV ds
R. Hist. litt. Fr., I, 488 : L'
acrimonie ou l'acuité de son sentiment);
b) 1542 « aigreur des humeurs » terme de méd. (
Du Pinet,
Pline, XXX, 8,
ibid. : Le bouillon de chappon est fort propre... a mitiguer les
acrimonies et mordactiez [mordacitez] du ventre);
2. emploi fig. 1801 (
S. Mercier,
Néol. ou vocab. de mots nouv., s.v. : Il a dans le caractère une
Acrimonie que rien ne peut corriger).
Empr. au lat.
acrimonia, attesté dep. Caton au sens « âcreté (en parlant d'une plante, d'un produit) » (
De agricultura, chap. 157, 5 ds
TLL s.v., 431, 51); le plus souvent terme de méd. (Pline, Cael. Aurelian.) emploi fréq. en relation avec n. de plantes, de substances, de médications;
cf. avec 1 b,
Pline,
Nat. hist., 22, 259,
ibid., 431, 78 (acrimoniam stomachi) et
Cael. Aurelian,
Acut. passion., 2, 54,
ibid., 431, 79 (acrimonia humorum); emploi fig. dep. Cicéron (
De inventione, II, 143 ds
TLL s.v., 432, 22 : Omnem eius [argumenti] illam vim et acrimoniam lenierit et diluerit), fréq. comme terme de rhét.