ACQUÉRIR, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1148
acquerre, trans. « aller chercher, gagner (obj. animé) » (
Prise d'Orange ds
Guill. d'Orange, éd. Jonckbloet, 1627 ds T.-L. : Vos nos avez... Sus el palés aconduis et
aquis); apr. 1174
id. « se procurer (obj. inanimé) » (
Chron. d. Norm., éd. Fahlin, 627 : De lor païs erent mis fors Por metre en abandon lor cors, D'
aquerre aveir, terre et vitaille); 1165
id. « gagner » intrans. (
Chrét. de Troyes,
Guill. d'Angleterre, éd. Wilmotte, 1963 : Si va gaaigner et
aquerre En Flandres u en Engleterre); 1370
acquerir «
id. » (
Oresme,
Politiques, fol. 17a ds
Gdf. Compl. : Industrie d'
acquerir par bataille est aucunement naturelle.)
Acquérir (dep. 1370,
cf. sup.) réfection par chang. de conjug. et sur le modèle de
querre (
xies.),
quérir (fin
xiiies.) de l'a. fr.
aquerre, du lat. vulg. *
acquaerere, forme recomposée du lat. class.
acquīrere, forme apophonique (
cf. formes en
-qu(a)e- du lat. médiév. ds
Mittellat. W., s.v., 122, 63-66);
cf. a. fr.
conquerre − m. fr.
conquérir, enquerre − (s')enquerir, requerre − requerir (
Rheinfelder, II, § 625). Lat.
acquirere (dep. Cicéron,
passim ds
TLL s.v., 425, 32 « ajouter (à qqc.), obtenir qqc. (en plus) » au sens de « se procurer (obj. inanimé) ») dep. Sénèque (
Epist., 95, 3,
ibid., 426, 25 : divitiae per summum adquisitae sudorem), empl. fréquemment en ce sens comme terme jur. en b. lat. et en lat. médiév. (
Mittellat. W. s.v., 123, 15-53); même sens avec obj. animé dep. époque impériale en relation avec
servus, ancilla; empl. en lat. chrét. (
cf. V
es.
Faustus Reinsis,
De gratia, 1, 11 ds
TLL s.v., 427, 60 : adquisitus [Deo] homo), en lat. médiév. comme terme jur. « mander, aller chercher » (1076,
Bertholdus,
Annales, 285, 12 ds
Mittellat. W. s.v., 124, 68 : induciae... pro acquirendis testibus ac defensoribus necessariae); intrans. dep. Sénèque (
Dialogi, 9, 8, 3, ds
TLL s.v., 427, 65 : tolerabilius... est... non adquirere quam amittere).