ACOUTER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1150
asculter « faire attention à ce que dit qqn, entendre » (
Voy. de Charlem., 408 ds
Gdf. Compl. : Entre ses denz le dist, k'oem nel pot
asculter); 2
emoitié
xiiies.
acouter « faire attention à » (
Anti Claudianus, B.N. 1637, f
o42 r
ods
Gdf. Compl. : Toute triste estoit en alant Et a nul honneur
acoutant).
Du lat.
auscultare attesté en lat. médiév. sous la forme
abscultare (
Mittellat. W. s.v. « entendre, prêter attention » :
ca 835-46,
Agnellus,
Lib. pont., 131, p. 364, 8 : imperator audiens haec delectabatur abscultans).
Acouter représente l'évolution phonét. normale
(cf. ital.
ascoltare), écouter étant dû à une substitution de préf.; concurrencé dès l'anc. lang. par les formes en
é- (
cf. Eulalie, 5 ds
Gdf. Compl. s.v. escouter : Elle nont eskoltet les mals conselliers), il est senti comme pop. par
Pont. de Tyard,
De recta nominum impositione, p. 18
ibid. : Écoutez,
vulgo accoutez; Trév. 1752-1771 le dit appartenir à la « populace » : Tous les honnêtes gens disent
écouter; pour
Ac. Compl. 1842 il appartient au
vieux langage. Il subsiste jusqu'à auj. dans de nombreux dial.
(cf. FEW s.v. auscultare) ou dans la lang. pop.