ACOQUINER, ACCOQUINER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1. a) 1530 intrans. « se comporter comme un mendiant » (
Palsgrave,
Éclaircissements de la lang. fr., éd. F. Génin, Paris, 1852, 504 : Si vous vous acoustumez d'aynsi
accocquiner, les gens vous tiendront pour ung belistre deshonté, or pour ung diseur; [angl. : If you use to come to mennes houses on this facyon unbydden, other men wyll call you a bolde begger, or a dysour]) emploi isolé; 1562 pronom. «
id. » (
Calvin,
Serm. sur le Deutéronome, 95, éd. Baum, Cunitz et Reuss, XXVII, 340 ds
Hug. : Beaucoup
s'accoquinent... et les plus grands criars emporteront ce dont les povres devroyent estre nourris et substantez). − 1606,
Nicot :
accoquiner aussi est prendre le train paresseux d'un coquin... Comme il
s'est accoquiné;
b) 1562 trans. « habituer à mendier » (
Calvin,
Op. cit., ibid., XXVII, 341 ds
Hug. : On ne fera point mesmes le profit de ceux à qui on donnera : car on les
accoquine, ils s'accagnardent... et en la fin ils se plaisent en leur mendicité) attest. isolée, d'où
2.a) Acoquiner à + inanimé, 1530 trans. « soumettre à une (mauvaise) habitude » (
Palsgrave,
Op. cit., 417 : Je
acquoquine [I accustome one with wylde condycions] Je
lacquoquine a ma mode [I accustome hym for the bent of my bowe]; 1587 pronom.
s'acoquiner à « s'habituer à » (
Lanoue,
Discours politiques et militaires, Bâle, 1587, ds
Littré : Ils se souillent en se pensant délecter et,
s'acoquinans aux écrits de mensonge, ils desdaignent ceuz où reluit la vérité);
b) s'acoquiner avec + animé, 1690 pronom. « se lier avec qqn (de peu recommandable) » (
Fur. : cet homme...
s'est accoquiné avec cette femme débauchée).
Dér. de
coquin*, préf.
a-*; entré dans la lang. apr. le m. fr.
coquiner, dep. 1440 « mendier », qu'il a supplanté.