ACNÉ, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1816 pathol. « couperose; dartre miliaire; dartre disséminée » (
Sédillot,
Recueil général de Méd., vol. 53, p. 351 d'apr.
FEW, XVIII, 2 b); 1826 désigne des formes spéciales de couperose :
acné simplex Willan.;
acné punctata Willan.;
acné indurata Willan.;
acné rosacea Willan. (
P. Rayer,
Traité théor. et prat. des maladies de la peau, Paris 1827, pp. 461-462).
Empr. à l'angl.
acne méd., empl. pour la 1
refois au sens de « couperose » en 1812 par
Bateman,
A practical synopsis of cutaneous diseases (d'apr.
FEW, XVIII, 3), repris du lat. sc.
acne « couperose », 1763 ds
Boissier de La Croix de Sauvage,
Nosologia methodica (d'apr.
id.), du gr. tardif α
́
κ
ν
η dont l'orig. est obsc. : la plupart des étymologistes considèrent α
́
κ
ν
η (1
reattest.
ves. : Aetius de Amida ds
Corp. medicorum Graecor., VIII, 2, 420; d'apr.
id.), synon, du gr. class. ι
́
ο
ν
θ
ο
ς et du lat.
varus, comme erreur de copiste pour α
̓
κ
μ
η
́ empl. au même sens au 1
ers. apr. J.-C. par le médecin gr. Cassius Félix (ds
Ideler,
Physici et medici Graeci minores, I, 155 d'apr.
id.), le sens « efflorescence » étant issu du sens littéral de « pointe » ou bien de celui de « premier âge, adulte, adolescence » (celui justement où se manifeste l'acné) attesté chez les médecins grecs. Nouvelle hyp. formulée par
Skinner,
The origin of medical terms, Baltimore, 1961, p. 6 d'apr. les données fournies par le Dr Poynter, et reprise par
FEW, loc. cit. Gr. tardif α
́
κ
ν
η dér. régr. d'un gr. α
́
κ
ν
η
σ
ι
ς « éruption cutanée qui ne démange pas », formé de α
̓- et de κ
ν
η
̃
σ
ι
ς « démangeaison »; à l'appui de cette hyp, la forme gr. α
́
κ
ν
η
σ
μ
ο
ς « sans démanger » (Hippocrate ds
FEW, loc. cit.). En réalité ce mot a subi très tôt une influence pop. qui rend son orig. douteuse et obsc.
cf. avec 1
rehyp. : cur in facie vari prodeunt fere in ipso aetatis flore vigoreque, quaepropter et α
̓
κ
μ
α
́
ς, id est in vigores, idiotarum vulgus eos nuncupat (ds
Bateman,
op. cit., 261, d'apr.
FEW, loc. cit.);
cf. avec 2
ehyp. : α
́
κ
ν
η ... sic appellatur quod non pruriat, nec aegrum ad se scabendun stimulet (1564,
Jean de Gorris,
Definitionum medicarum libri, XXIX d'apr.
id.). −
Mack. t. 1 1939, p. 200.